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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
pas pire qu'ailleurs, ça serait même en régression » a accompagné
l'extraordinaire invasion de notre société par le cannabis. Ceci
correspond aux 16 années durant lesquelles J.-M Costes, en
symbiose avec les présidents de la MILDT (Nicole Maestracci et
Didier Jayle) leur servait des chiffres rassurants, qui convenaient
à leur attentisme, leur permettant de militer mezzo voce pour la
légalisation du cannabis, avant qu'ils le fassent désormais, à gorge
déployée. Quinze ans d'une telle situation, à laquelle a mis fin
Étienne Apaire, un président de la MILDT beaucoup moins laxiste,
expliquent largement pourquoi on a baissé la garde et pourquoi
on en est là ; à savoir les tous premiers consommateurs européens
de ce cannabis. Alors qu'en toute impudeur se développe l'idée
qu'avec le nombre élevé de consommateurs, il n'est plus possible
de faire marche arrière, et que le bon sens (pas moins) commande
d'accélérer encore, en légalisant la drogue…(« fichu pour fichu
mettons le paquet »).
Orexigène
Se dit d'une substance qui ouvre l'appétit. Le THC est de celles-là,
tout comme les endocannabinoïdes*. Le taux croissant d'obèses
dans notre jeunesse n'est pas le seul fait des « fast foods », des
boissons sucrées et des multiples friandises ; leurs consommations
étant, chez certains, stimulées par la consommation de cannabis.
Pour pallier l'effet orexigène des endocannabinoïdes*, un
médicament antagoniste des récepteurs CB1*, le rimonabant*
(Acomplia ®*), avait été développé, avec pour indication : l'obésité
hyperphagique avec facteurs de risques cardio-vasculaires. Des
effets secondaires importants (anxiété, dépression) ont contraint
à son retrait du marché, après quelques mois seulement de
commercialisation ; ce n'est jamais impunément que l'on joue avec
la transmission endocannabinoïdergique, eu égard à ses implica-
tions multiples.
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