Page 151 - BAT_Dico_Cannabis
P. 151
SPACE CAKES
douloureuses, crispé, tendu, trouve dans son utilisation un
apaisement favorable à son endormissement. C'est une modalité
d'entrée dans la dépendance ; au « pétard » du soir succédera
souvent, après quelques semaines ou mois, le pétard du matin, pour
la mise en route, l'effacement des craintes que fait naître le jour,
l'appréhension des activités de la journée, avec des performances
obérées par ces consommations. Elles feront naître des remarques,
de mauvaises appréciations, des notes déplorables, dont la victime
apaisera ce qu'il en ressent par quelques joints supplémentaires.
« Un joint disjoint, car ce seront bientôt dix joints ». Le THC réduit
le sommeil paradoxal (temps consacré aux rêves) et corrélativement
accroît le temps du sommeil à ondes lentes. Il réduit aussi le souvenir
des rêves. Quand cesse la consommation de cannabis, le sommeil
paradoxal réapparaît en force (rebond), avec de mauvaises nuits
troublées par des cauchemars dont le souvenir est vivace. C'est une
incitation à renoncer à l'abstinence. Le rêve est un mode d'entretien
de la mémoire à long terme, par remise en suspension (dans un
grand désordre) des souvenirs anciens qui sont sédimentés. Cette
privation relative est de nature à amputer, comme le font les
benzodiazépines anxiolytiques et divers hypnotiques, la mémoire
à long terme, dont on a vu par ailleurs que le THC en troublait la
constitution (« Pétard du soir trou de mémoire »).
Space cakes
Pâtisseries de type oriental dans la composition desquelles entrent
des corps gras (huile en particulier) qui ont été chauffées en présence
de feuilles, de fleurs, ou de résine de cannabis et qui se sont emparées
de leur THC. La charge finale de ces gâteaux en THC est des plus
variables. Ces pâtisseries, qui font planer (d'où leur nom), ont pu
conduire des convives gourmands dans les services d'urgence de
nos hôpitaux ; en raison de l'intensité de leurs troubles délirants et
hallucinatoires.
151