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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS



               producteur de THC ». De tels croisements, effectués sur plusieurs
               générations successives, aboutissent à des produits à très haute
               teneur en THC : nederwiet*, skunk*, superskunk*, misty, ice blue…
               Dans les coffee shops* néerlandais, et plus encore dans les magasins
               de vente de graines, des catalogues regorgent de ces cultivars*, qui
               se différencient par leurs saveurs, leurs odeurs et surtout leur teneur
               en THC.

               Seuil de perturbation psychique par le THC

               Les techniques de dosage du THC actuellement mises en œuvre
               permettent de mesurer des concentrations sanguines supérieures
               ou égales à 0,5 nanogramme (ng) par mL, i.e. 0,5 microgramme (μg)
               par L. Cependant, contrairement à l'éthanol, il n'est pas possible de
               définir un seuil de perturbation psychique pour le THC, en raison de
               la discordance entre sa concentration sanguine et sa concentration
               cérébrale. Le maximum des effets cérébraux n'est pas corrélé avec
               le maximum du taux sanguin. Ces premiers sont plus tardifs que
               ce dernier. Chez un consommateur occasionnel, le fait de fumer un
               joint de 16 mg de THC conduit à un taux de l'ordre de 2 à 4 ng/mL,
               4 heures plus tard. Le THC est détecté à des taux ≥ 0,5 ng pendant
               environ 7 heures.


               Sevrage
               Chez un individu devenu dépendant d'une drogue, l'arrêt de sa
               consommation, le sevrage, suscite des troubles réunis sous le
               vocable de syndrome d'abstinence. Il comporte dans tous les cas des
               expressions psychiques. Il peut avec certaines drogues comporter
               en outre des manifestations physiques, faisant qualifier ces drogues
               de « drogues dures ». L'arrêt du cannabis chez un sujet dépendant
               détermine un syndrome de sevrage atypique du fait de son caractère
               différé et étalé dans le temps, lié à la persistance très durable de son
               THC dans l'organisme. Son élimination n'ayant pas le caractère


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