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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS



               avoir usé ou abusé du cannabis ni d'autres drogues !), chez ceux
               ayant débuté une consommation de cannabis entre 15 et 18 ans,
               3 % d'entre eux étaient victimes de schizophrénie à 18 ans (risque
               multiplié par 3), et enfin chez les 1.000 gamins ayant débuté entre
               12 et 15 ans l'usage de cette drogue, 10 % étaient schizophrènes ;
               montrant un risque multiplié par 10.
               La précocité du début de l'usage, l'importance et la fréquence de la
               dose accroissent le risque. « Plus tôt l'essayer c'est plus vite l'adopter
               et plus intensément se détériorer ». À la période de la maturation
               cérébrale*  (12 à  22  ans), l'intrusion  du  cannabis/THC  vient
               perturber cette maturation et met en place les anomalies qui seront
               le substrat des troubles délirants et hallucinatoires.
                La vulnérabilité à cet effet inducteur de la schizophrénie, est accrue
               par des anomalies neuro-développementales préexistantes, qui
               peuvent remonter à la période intra-utérine ou à des traumatismes
               ultérieurs. Cela a été modélisé par des expérimentations chez les
               rongeurs.
               Une anomalie génétique affectant une enzyme d'inactivation de
               la dopamine, la catéchol O méthyl transférase (COMT), constitue
               un facteur de vulnérabilité important pour l'induction d'une
               schizophrénie par le cannabis.

               Sclérose en plaques = S.E.P.

               Cette affection neurologique, qui peut devenir très invalidante, est
               due à la formation de plaques de démyélinisation sur le trajet de
               nerfs comportant une gaine de myéline. Cette gaine contribue à
               la diffusion des potentiels d'action (sorte de courants électriques)
               le long des axones, qui vont des corps cellulaires jusqu'aux
               terminaisons neuronales (boutons synaptiques) pour déclencher
               la libération de leur médiateur. Les plaques de démyélinisation
               ralentissent le transfert de ces potentiels d'action. Les manifestations
               neurologiques dépendent de l'emplacement de ces plaques. Elles


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