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STOMATOLOGIE
d'un certain degré de stimulation des récepteurs CB1*. Chez celui/
celle qui abuse chroniquement de la drogue, l'arrêt complet de toute
consommation est suivi pendant près de deux mois de l'élimination
dans les urines de métabolites (hydrophiles) du THC (cannabinoïdes
urinaires). « La consommation de nombreux joints aboutit à ce
que leur THC s'attarde jusqu'à deux mois dans l'organisme ». Cela
s'apparente, à certains égards, à ce que la pharmacologie désigne
comme une thésaurismose.
Stomatologie
La consommation de cannabis produit plusieurs effets sur le système
bucco-dentaire. Les fumeurs chroniques de cannabis souffrent
(plus que les non-fumeurs) de maladies parodontales (maladies
des gencives) et buccales : gingivites (inflammation des gencives) ;
parodontites (inflammation des tissus qui entourent la dent entraî-
nant son déchaussement puis sa perte) ; stomatites (inflammation
de la cavité buccale) ; hyperplasie gingivale (épaississement des
gencives). En outre, les pathologies parodontales sont plus sévères
chez les fumeurs de cannabis, et peuvent se manifester avant l'âge
de 35 ans. Dans une étude néo-zélandaise (incluant 900 patients nés
en 1972), à 32 ans, plus de la moitié des consommateurs de cannabis
(ayant eu plus de 40 expositions par an) avaient une parodontite
prononcée, mesurée par une perte d'attachement, caractéristique
parodontale. Les fumeurs de cannabis ont un risque plus grand
d'hyperkératoses, de leuco-œdèmes, de papillomes oraux bénins et
de candidoses buccales. Il est observé une plus grande fréquence
de caries. Ces effets s'expliquent : par l'immunodépression induite
par le THC (affectant les macrophages et les lymphocytes T et B,
ce qui diminue la résistance aux agresseurs bactériens et viraux) ;
par la baisse du débit salivaire (ce qui rend la plaque dentaire
plus adhérente, moins facilement éliminée par le brossage) ;
par l'échauffement régulier de la cavité buccale due aux fumées ;
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