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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
Test capillaire
Le THC se fixe de façon irréversible dans les cheveux ou les poils.
Les techniques très sensibles dont on dispose désormais permettent
de l'y doser. La croissance du cheveu étant d'un centimètre environ
par mois, on peut retracer sur une mèche de cheveux l'évolution de
la consommation de cannabis au cours des mois précédents, ainsi
que son intensité.
Et pour les chauves ? On peut s'adresser aux poils axillaires
ou pubiens… La présence de THC dans les cheveux atteste de
l'exposition au cannabis, mais n'infère pas de la quantité consommée.
Le THC-COOH peut également être quantifié, ainsi que deux
autres cannabinoïdes présents dans le cannabis : le cannabinol et le
cannabidiol.
Testostérone
C'est l'hormone mâle, par excellence, sécrétée par les cellules de
Leydig des testicules*. Elle contribue de façon majeure à l'expression
des caractères sexuels masculins : libido, érection, psychisme
du type dominant, raucité de la voix, épaisseur cutanée, pilosité,
hypertrophie musculaire… Le THC, de même qu'il se stocke dans
les lipides cérébraux, manifeste une lipophilie* marquée pour
ceux des testicules. À leur niveau, le THC réduit au long cours la
sécrétion de la testostérone, ce qui a de nombreuses conséquences,
avec des intensités variables. À une baisse de la testostéronémie
s'associent une diminution : de la taille des testicules ; du nombre
de spermatozoïdes dans le liquide séminal (ce qui doit faire classer
le THC parmi les perturbateurs endocriniens) ; de la libido (les
fumeurs invétérés seront, mesdames, d'assez piètres amants) ; du
caractère fécondant des spermatozoïdes (diminuant le pouvoir de
l'acrosome (éperon du spermatozoïde) à perforer la coque d'acide
hyaluronique de l'ovule ; auxquels s'ajoutent une certaine régression
des caractères sexuels masculins (conf. supra).
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