Page 45 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?
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Mais la révolution numérique fait franchir un pas supplémentaire à cette ville servicielle (d’où le qualificatif « post-serviciel »), à la fois en faisant de l’habitant-usager -consommateur un producteur de services urbains (cf. multitude) et en permettant un hyper-ciblage qui permet une connaissance de la demande fine et instantanée.
La reformulation de l’offre de services urbains et des périmètres sectoriels que l’on constate de fait témoigne ainsi de ce glissement serviciel mais aussi des nouvelles
logiques de production à l’œuvre : la gestion des transports urbains bascule vers la gestion de l’offre de mobilité (publique et privée), la mission de distribution de l’énergie
devient celle de favoriser la perfor- mance énergétique, le traitement des déchets fait place à l’économie circulaire, et l’immobilier vise de plus en plus à activer des usages.
Il faudrait encore rajouter beaucoup d’autres mots. Ce sera pour plus tard. Mais il y aurait sans doute aussi une entrée à supprimer : « smart-city ». Certes, le terme peut être utile pour désigner certaines villes qui croient en des approches très technicistes pour améliorer leur fonctionnement. Mais nous pensons que le terme «ville intelligente» désigne plus largement la ville saisie par la révolution numérique. Si le terme a pu aider à appréhender une réalité émergente et protéiforme, force est de le constater : toutes les villes sont désormais intelligentes.
© Sophie Knapp
© Sophie Knapp