Page 61 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?
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tentent d’agir de concert dans la conduite des projets de dévelop- pement du port. Elles ne sont cependant pas les seules à s’inviter à la discussion. La construction de Maasvlakte 2 a suscité les revendications de nombreuses associations de défense de l’envi- ronnement, dont le regroupement a porté l’efficacité. Le jeu des compensations environnemen- tales a été habilement conduit par l’autorité portuaire, dans une relation de dialogue plutôt que de confrontation avec le mouvement écologiste. Les espaces naturels intégrés au projet traduisent d’ail- leurs l’ouverture du port et de la ville à la négociation, bien qu’ils tardent à voir le jour.
Le développement de Schiphol s’appuie sur une stratégie similaire : il est plus facile, pour une autorité d’aménagement, de dialoguer avec des parties prenantes puissantes et structurées, plutôt que de faire face à une contestation éclatée, toujours susceptible de glisser vers des formes de radicalisation moins contrôlables. D’où ceci que les promoteurs d’un projet d’aménagement considèrent qu’ils ont intérêt à aider les parties prenantes, y compris les plus opposées a priori, à monter en puissance de façon à s’inscrire dans le jeu de la négociation.
La démocratie
comme co-production : une approche bottom-up encadrée ?
La participation citoyenne, affichée de façon systématique, n’est- elle qu’une façade, une image de marque ? Ou bien propose-t-elle une ambition et des méthodes utiles pour la réflexion et l’action d’aménageurs français ?
INAUGURÉ EN 2013, MAASVLAKTE 2 A COÛTÉ 3 MILLIARDS D’EUROS.
DES MESURES DE COMPENSATIONS ÉCOLOGIQUES ONT ÉTÉ MISES EN PLACE POUR RÉDUIRE LES EFFETS NÉGATIFS
DE L’EXTENSION DU PORT DE ROTTERDAM.
© Sophie Knapp
© Sophie Knapp


































































































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