Page 32 - Annuel 2018
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ce qui amène les patients à se tourner vers les urgences pour des maux souvent bénins (angine, èvre légère, etc.). « Nous nous sommes demandés où mettre de la médecine générale et nous avons travaillé sur le parcours de soins en ville, raconte Marie-Anne Mazoyer. Les centres municipaux de santé (CMS) se sont avérés être la structure la plus pertinente pour mettre en place un projet de Pass de ville. Nous avons commencé à installer des permanences avant d’être nancés par l’Agence régionale de Santé (ARS). Celle-ci nous a ensuite suivis, estimant qu’il s’agissait d’une expérimentation intéressante. »
A SAINT-DENIS, L’HÔPITAL INTERCOMMUNAL DELAFONTAINE GÈRE LA PERMANENCE D’ACCÈS AUX SOINS DE SANTÉ HOSPITALIÈRE.
Ce dispositif permet d’accueillir et de soigner à l’hôpital toute personne qui n’a pas de couverture sociale ou qui rencontre des dif cultés nancières. Un usager peut y béné cier d’une prise en charge médicale mais aussi sociale car chaque Pass est constituée au minimum d’un binôme médecin / assistant social. A Saint-Denis, l’hôpital intercom- munal Delafontaine gère la Pass hospitalière. Pour améliorer son fonctionnement, un groupe de travail monté par l’ASV s’est constitué, regroupant le service des urgences et celui des admissions de l’hôpital Delafontaine ainsi que des représentants de Médecins du Monde. Les professionnels ont suivi pas à pas le parcours des usagers a n de l’améliorer dans l’établissement et au moment de leur sortie.
De la Pass hospitalière à la Pass de ville
Les progrès observés dans le fonctionnement de la Pass hospitalière ont permis de soulever un autre problème : l’absence de consultation de médecine générale en Pass hospitalière à l’hôpital Delafontaine,
Un nouveau groupe de travail de l’ASV s’est constitué avec un premier objectif : faire de l’accès aux droits en même temps et au même endroit que l’accès aux soins. «Pour cela, nous travaillons en réseau avec l’hôpital, les associations et la CPAM. Et dans une approche pluri-professionnelle, souligne Marie- Anne Mazoyer. L’accès au parcours de soins doit être médical, social mais aussi administratif. Cela nécessite une coordination et une complémentarité des acteurs. »
La Pass de ville permet aux usagers, sans avancer de frais, de béné cier d’une consultation de médecine générale, d’accéder aux médicaments, aux soins et aux examens complémentaires (laboratoire, radiologie), d’être accompagnés dans l’ouverture des droits à l’assurance maladie, d’être orientés vers des structures médico-sociales de droit commun, et de béné cier d’un parcours de soins, du suivi et de la continuitédessoinsdemédecinegénérale.«L’accès au parcours de soins doit être médical, social mais aussi administratif. Cela nécessite une coordination et une complémentarité des acteurs. Pour cela, nous travaillons en réseau avec l’hôpital, les associations et la CPAM, dans une approche pluri-professionnelle», souligne Marie-Anne Mazoyer.
Les agents d’accueil des CMS ont été formés à l’accès aux droits. Un accueil qui peut parfois s’avérer dif cile en raison de la barrière de la langue mais aussi face à des personnes en rupture avec les insti- tutions, parfois perdues et sous tension. Dans un lieu con dentiel, les agents d’accueil aident les usagers
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© Sophie Knapp