Page 36 - MOBILITES MAGAZINE N°6

Politiques & institutions
FOCUS / Billettique
Un an de carte multiservices Korrigo en Bretagne
La carte des transports bretons a toujours eu l’ambition d’être aussi celle, globale, des services urbains. A Rennes, c’est en cours depuis un an. Ce qui devrait inciter d’autres villes à l’adopter.
Onze ans après son lance- ment en 2006, KorriGo, la carte unique de tous les
transports bretons (potentiellement sept autorités organisatrices sur 17 ont adhéré) est détenue par 700 000 habitants. Le chiffre est donné par Gérard Lahellec, le vice- président en charge des transports et de la mobilité à la Région. Un chiffre modeste pour les 3,3 millions de Bretons recensés en 2016. Mais de récentes évolutions pourraient accélérer sa « pénétration » dans la population.
Pour les horodateurs, d’ici la fin de l’année
L’an dernier, pour ses dix ans, la carte KorriGo a quitté son domaine des transports pour devenir mul- tiservices. Rennes, la capitale ré- gionale est la première ville convaincue. Depuis l’été dernier, 200 000 cartes ont été distribuées à ses étudiants. L’idée : que la carte des transports facilite l’accès, à terme, à tous les services publics. Et cela fonctionne : piscines (70% des entrées), bibliothèques uni- versitaires, restaurants universi- taires. La consultation est en cours pour que KorriGo serve de sésame dans les médiathèques des 43 communes de l’agglomération. En- suite, par le biais de la Région, ce devrait être pour l’accès aux can-
tines de tous les lycées. A Rennes même, la carte des sorties cultu- relles rennaises, baptisée « Sortir » devrait être intégrée prochaine- ment. D’ici la fin de l’année, ce sera au tour des horodateurs, même si c’est encore un peu com- pliqué.
Une telle évolution était prévue dès l’origine de la carte. Elle ne portait qu’un nom, KorriGo, pas d’indication d’un service en parti- culier. Ni même de réseaux de transport précis puisqu’elle se vou- lait dès l’origine multimodale. Elle
KorriGo : une carte qui ne s’ajoute pas aux autres pour apporter la multimodalité des transports. Elle les remplace. Et sert aujourd’hui à autre chose.
ne s’ajoutait pas aux cartes des réseaux de transports urbains pour accéder au TER, au car départe- mental. Elle les remplaçait.
Le norme de la vie quotidienne
Techniquement, cette extension des domaines d’utilisation est ren- due possible grâce à une nouvelle norme informatique : AMG (Ap- plication Multiservices Générique) surnommée la « norme de la vie quotidienne » mise au point par l’ADCEPT, l’Association de déve- loppement des transactions élec- troniques dans le territoire.
Elle nécessite une sécurisation des données en conformité avec la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Mais elle est intéressante par les vo- lumes d’utilisation qu’elle offre. Jusqu’à trois millions d’usagers peuvent utiliser la carte en un en- droit, tous services confondus. Elle est flexible. Chaque collectivité ou chaque usager peut, à son rythme, y intégrer les services qu’il souhaite. « La nouvelle dynamique de la carte KorriGo, repose sur le multi- services. C’est ce qui fera que d’autres villes en Bretagne seront intéressées à l’adopter », indique Noël Philippe, chargé de mission sur le numérique à Rennes Mé- tropole. Pour lui, elle convaincra
36 - MOBILITÉS MAGAZINE 06 - JUILLET 2017