Page 37 - MOBILITES MAGAZINE N°6
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Politiques & institutions
dans les années à venir les villes et les départements aux réseaux de transport de taille trop modestes pour se lancer dans une billettique électronique trop coûteuse en va- lideurs et en développements in- formatiques.
Pas fiable pour des comptages fiables
Après Rennes en 2006, qui a en- traîné le département de l’Ille-et- Vilaine et s’est adossée à la Région Bretagne pour le TER, une première vague d’adhésions a eu lieu en 2012.
Elle est venue de Brest qui inau- gurait son tramway. « Nous avions indiqué à la Région que nous n’étions pas pressé d’abandonner nos billets papier mais que le jour où nous passerions à l’électronique, nous le ferions avec KorriGo. Nous aurions été bêtes de ne pas offrir à nos habitants la possibilité d’in- termodalité avec le TER et le réseau des transports rennais. Même si cette possibilité n’est utilisée que par 1% de nos abonnés. C’est donc ce que nous avons fait en 2012. Mais pour limiter les frais, trop lourds pour une ville de 200 000 habitants, nous avons constitué un groupement de commandes avec Lorient et Quimper pour l’ac- quisition du matériel et du support technique », indique Antoine Stouff, directeur des déplacements à Brest Métropole. Ce niveau de dépenses explique que des villes comme Vannes, dans le sud de la Bretagne, pourtant plus proches de Rennes, ne soient pas entrées dans la danse de la carte KorriGo.
« La carte est simple pour le voya- geur mais relativement complexe pour l’opérateur de transport, ajoute Antoine Stouff. Pour relever quotidiennement les données, le système a besoin d’un temps de recharge qui n’empêche pas le
Olivier Le Lamer, vice-président en charge des mobilités à Lorient : le succès de la carte KorriGo a été immédiat ; elle est utilisée par 80% des abonnés du réseau de transports.
Gérard Lahellec, vice-président en charge des transports et de la mobilité, Région Bretagne : la généralisation se fera en temps voulu.
client de valider et d’entrer dans le transport public, mais qui interdit de se fier sur lui pour des statis- tiques de fréquentation exhaus- tives. Il y a environ 30% d’écarts entre ses relevés et les comptages que l’on réalise par enquêtes ». Ce qui n’empêche pas le directeur des déplacements de Brest Métropole d’estimer que la carte doit être davantage utilisée par les opéra- teurs des réseaux de transport pour des développements mar- keting. Comme la généralisation du post-paiement.
Pas encore dans le
téléphone portable
Avantage sérieux, l’architecture in- formatique globale associé à la carte KorriGo est solide, dotée d’un niveau de sécurité élevé.
Par exemple, l’interopérabilité des réseaux de transport fonctionne. Il faut dire qu’elle s’appuie sur le système Calypso, un peu compliqué mais robuste, utilisé par la SNCF et remployé dans beaucoup de pays surtout francophones (France, Belgique, Portugal, Maroc, Mexique). « Bien entendu, KorriGo sera le titre et le mode généralisé le moment venu », ajoute Gérard Lahellec, qui doit veiller à sa gé- néralisation d’encore plus près. En particulier lors du renouvellement des contrats de transport dans les
départements. L’autre facteur fa- vorable devrait venir des télé- phones portables, de plus en plus équipés de la technologie NFC (Near Field Communication). « Sauf que les systèmes actuels nous po- sent un problème de temps de validation dans les transports ur- bains, tempère Noël Philippe, à Rennes Métropole. A l’entrée dans un métro ou un bus, il faut qu’elle ait lieu en bien moins d’une se- conde. A cause du trafic. Alors que dans un train, avec un contrôleur, on peut attendre, le système finit par fonctionner. Ce temps de ré- ponse ultra-court, possible avec la carte sans contact est impossible à atteindre, pour le moment avec les téléphones portables utilisés en sans contact ».
En Bretagne, les initiateurs de la carte KorriGo avaient fait le pari de la carte sans contact de préfé- rence au téléphone portable. « Parce qu’il y aura toujours une partie de la population qui n’utilisera pas le téléphone portable. Et parce que, technologiquement, il sera toujours plus facile de passer de la carte sans contact au téléphone que de « redescendre » dans l’autre sens », ajoute Noël Philippe. Pour la carte KorriGo, le smartphone reste donc seulement évoqué, tou- jours, comme une perspective.z
HUBERT HEULOT
MOBILITÉS MAGAZINE 06 - JUILLET 2017 - 37
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