Page 40 - MOBILITES MAGAZINE N°22
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Technologies & innovations
TRANSMISSIONS / AMT
le diable est dans la boîte
trop souvent, volontairement ou involontairement, les commerciaux des différentes marques (et parfois les journalistes spécialisés eux-mêmes) évoquent les boîtes « automatisées ». or, ce terme prête à confusion entre les vraies boîtes automatiques à couplage hydraulique ou convertisseurs et les boîtes robotisées.
la terminologie anglophone est plus précise puisque les boites « automatisées » (ou robotisées) sont souvent appelées aMt comme automated Manual transmission.
Qu'est-ce qui distingue celles-ci d'une « vraie » boîte automatique ?
en premier lieu l'architecture in- terne : une boîte automatique se singularise par ses trains épicyloï- daux (ou trains planétaires). Ceux- ci comportent 3 éléments : un pla- nétaire, une couronne à denture intérieure, plusieurs satellites reliées entre eux par un porte satellites. Chacun de ces éléments peut être moteur, récepteur ou bloqué. Le changement de démultiplications se fait en choisissant de libérer (ou pas) le planétaire, le porte sa- tellite et les satellites. Pour ce faire on utilise des embrayages ou freins multidisques à bain d'huile. Ce sont ces embrayages qui, libérant ou bloquant les éléments du train épicycloïdal, donnent les change- ments de démultiplications. Les passages de vitesses se font dès lors sans désaccouplement du mo- teur, donc sans rupture de charge ! Une boîte automatique a donc toujours un rapport engagé en marche normale (position D). Chaque train permet de créer 3 démultiplications. Cette huile est partagée par le convertisseur de couple hydrodynamique qui vient
multiplier le couple moteur au dé- marrage du véhicule. il comprend une pompe, un stator et une tur- bine réceptrice. C'est la présence (ou pas) du stator accélérateur de flux qui distingue le convertisseur de couple d'un coupleur hydrau- lique. il augmente le couple à la turbine réceptrice ( jusqu'à un fac- teur de 2,5). Quand cette-ci est accélérée, une roue libre désen- gage le stator afin qu'il n'entrave pas la circulation d'huile à haute vitesse. C'est grâce au stator que l'huile est mise sous pression, mo- teur au ralenti. C'est cela qui donne l'effet de ramper.
Boîte automatique et consommation
Ce glissement résiduel, autrefois à l'origine de la surconsommation des boîtes automatiques, est sup- primé une fois le véhicule en mou- vement par le pontage du conver- tisseur (lock-up). On a alors une liaison 1:1 entre volant moteur et entrée de boîte. Pour cette raison les boîtes automatiques peuvent avoir des 1er rapports extrêmement longs (équivalents à la 3e d'une boîte 8 ou 12 rapports) puisque c'est le convertisseur qui va tra-
40 - Mobilités Magazine 22 - Janvier 2019