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■ Une activité minoritaire
Une enquête de 2010 sur les pra- tiques physiques et sportives(4) indique que 89 % de la population française âgée de 15 à 75 ans, soit 47,1 millions de personnes, décla- rent avoir pratiqué une AP ou une APS dans l’année. Mais moins de la moitié (43 %) d’entre elles ont eu une AP favorable à leur santé. Ce qui confirme les résultats du Baro- mètre Santé 2008 selon lesquels 42,5% des Français âgés de 15 à 75 ans atteignent un niveau d’AP voisin des recommandations inter- nationales reprises par l’Inserm (lire l’encadré page ci-contre), soit au moins trente minutes cinq jours par semaine d’activité aérobie d’intensité modérée (endurance) ou vingt minutes trois jours par semaine d’ac- tivité intense (résistance).
■ La mesure de l’intensité del’AP:leMET
L’intensité représente la dépense énergétique produite au moment de l’effort physique. Elle se mesure en MET (Metabolic Equivalent Task), qui représente une consommation d’oxygène équivalent à 3,5 ml O2/kg/min, soit 1 kcal/kg/h. Elle est exprimée en MET-heure par semaine.
1 MET est égal à la dépense éner- gétique de repos d’une personne assise qui parle, lit ou regarde la télévision (voir tableau ci-dessus). La dépense énergétique est infé- rieure à 3 MET pour des AP d’in- tensité légère (travailler sur ordina- teur = 1,8 MET). Elle est comprise entre 3 et 6 MET pour des AP d’in- tensité modérée (faire du vélo à 16 km/h = 4 MET), et supérieure à 6 MET pour des AP intenses (saut à la corde = 10 MET).
Des tables (5) répertorient les valeurs de MET moyennes pour près de 800 types d’activités relevant des loi- sirs, du travail ou des déplacements.
Intensité de l’AP : exemples de dépenses énergétiques en MET
ACTIVITÉ PHYSIQUE
MET
D’intensité légère
<3
Dormir
0,9
Regarder la télévision
1,0
Écrire à la main ou à l'ordinateur
1,8
Marcher à 4 km/h
2,9
D’intensité modérée
3à6
Vélo stationnaire, 50 W, effort très léger
3,0
Marche à 4,8 km/h
3,3
Exercices à la maison (général), effort léger ou modéré
3,5
Vélo de plaisance, à moins de 16 km/h
4,0
Intense
>6
Course à pied, général
7
Pompes, redressements assis, effort élevé
8
Saut à la corde
10
Course à pied, supérieure à 17,5 km/h
18
Source : d’après Ainsworth BE et al., “Compendium of physical activities”, Medicine & Science in Sports & Exercise, 1993, Jan;25(1):71-80. Exemples repris dans la thèse de médecine de Muriel Dieu-Levesque à l’université de Nantes en 2013.
■ L’effet dose-réponse
Il existe un effet dose-réponse immé- diat de l’AP : une personne inactive obtiendra déjà des effets bénéfiques pour sa santé en augmentant légè- rement son AP et les trente minutes d’AP recommandées peuvent apporter un bénéfice équivalent si l’AP est fractionnée en sessions de dix minutes, mais pas moins. Bien entendu, plus on augmente la quan- tité d’exercice, plus le bénéfice pour la santé est important. Enfin, pour s’initier à la pratique d’une AP régu- lière, il est important de le faire pro- gressivement. L’Idel peut utiliser la pyramide d’AP pour expliquer au patient les différentes étapes à suivre (voir schémas de la page suivante).
■ Les facteurs favorisant les APS de loisir
Concernant les APS de loisir (acti- vités non structurées et moins régu- lières pratiquées seul ou entre amis de manière récréative comme la marche, la randonnée, le vélo, le ten- nis, la danse, etc.), l’expertise col- lective de l’Inserm (2) montre que les
enfants, les adolescents et les jeunes adultes les pratiquent plus que leurs
aînés et les garçons davantage que
les filles. Cette tendance persiste à
l’âge adulte. Les hommes sont plus nombreux que les femmes (51,6 % versus 33,8 %) à atteindre un niveau
d’AP favorable à la santé (une AP pratiquée selon les critères d’inten-
sité, de fréquence et de régularité évoquées dans les recommanda-
tions, donc). Avoir des enfants en
bas âge, travailler dans une petite entreprise ou être à son compte sont
des situations qui réduisent la pro- babilité d’une AP régulière. Les per- sonnes qui ont un niveau de diplôme (supérieur au baccalauréat), de reve-
nus (plus que 1 500 euros par mois)
et un statut socio-professionnel éle-
vés pratiquent davantage mais ont
une probabilité plus faible d’atteindre
un niveau d’AP favorable à la santé (3)
que les ouvriers et les agriculteurs
qui ne pratiquent pas, ou rarement,
une AP de loisir par ailleurs (2). Autant
dire que la pratique d’une AP de loi-
sir ne peut être favorable à la santé
que si elle permet de compenser par ■■■
Prévenir et soigner par l’activité physique
MAI 2016 - N°325 - L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE 37