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EFFETS DE L’AP
SUR L’ORGANISME Fonction musculaire
Le niveau d’AP influence la masse musculaire totale, ses propriétés métaboliques et contractiles et son évolution en fonction des différentes étapes de la vie. En réponse à l’AP, différents médiateurs agissent par des mécanismes complexes sur le développement et la croissance musculaire (2). Par ailleurs, l’entraî- nement physique (AP pratiquée régulièrement, d’intensité modérée à élevée), en augmentant la capacité de transport d’O2 de l’air ambiant vers les muscles, améliore les capa- cités du travail musculaire, réduit la fréquence cardiaque au repos, augmente la masse myocardique et le volume d’éjection systolique, dimi- nue la consommation d’O2 du mus- cle cardiaque et optimise l’extraction d’O2 au niveau musculaire (8). Selon les muscles, il existe une prédomi- nance de fibres à contractions lente ou rapide. Les AP de type anaérobie (courtes et intenses) concernent principalement les fibres à contrac- tion rapide et les AP aérobie (endu- rance) les fibres à contraction lente. Lors du vieillissement, les AP d’en- durance ou de renforcement mus- culaire aident à prévenir la sarco- pénie, c’est-à-dire la perte de masse et de force musculaire essentielles pour augmenter l’activité spontanée des sujets âgés et maintenir leur autonomie. Une corrélation a été observée entre la force musculaire et la vitesse de marche.
Capital osseux
L’AP et plus particulièrement les activités avec mise en charge (course à pied, musculation, marche rapide, montée d’escaliers) entraînent une augmentation des taux plasmatiques d’ostéocalcine (marqueur sanguin du métabolisme osseux) qui stimule la formation du tissu osseux et l’aug-
mentation de la densité minérale osseuse indépendamment de l’âge (2, 8). Ce phénomène peut être observé assez rapidement sous l’effet de l’entraînement et ne semble pas altéré par le vieillissement. Il n’est pas observé pour les activités portées comme la natation ou le vélo. L’AP agit également sur les propriétés mécaniques de l’os (résistance à la fracture). Associée à des apports calciques suffisants (800 à 1 000 mg par jour), elle joue un rôle important dans la prévention et le traitement de l’ostéoporose.
Fonction vasculaire
et cardiaque
Comme l’écrit le Pr François Carré (10), cardiologue et médecin du sport, « l’AP régulière a une double action bénéfique, morphologique et fonc- tionnelle, sur les vaisseaux. Le dia- mètre des gros vaisseaux est majoré et la densité capillaire est augmentée grâce à une angiogenèse accrue ». Cela permet d’atténuer la diminution de la réponse vasodilatatrice qui évolue avec l’avancée en âge, en particulier chez les sujets porteurs de pathologies caractérisées par une altération de la vasodilatation (2). Par ailleurs, l’AP entraîne une aug- mentation du monoxyde d’azote (puissant médiateur antiplaquet- taire), mais aussi du HDL-cholestérol (“bon cholestérol”), lequel stimule la production de prostacycline dont la principale action est d’empêcher l’agrégation plaquettaire. C’est aussi un vasodilatateur efficace. Ces méca- nismes engendrés par l’AP régulière augmentent la perfusion des organes et en particulier des muscles squelettiques, améliorent la com- pliance artérielle, réduisent l’agré- gation plaquettaire, limitent le déve- loppement de l’athérosclérose et diminuent le risque d’ischémie myo- cardique. En outre, l’amélioration de l’apport en O2 et la diminution
de l’activité sympathique contri- buent à la diminution des troubles du rythme ventriculaire et du risque de mort subite (8).
Contre l’inflammation
et le stress oxydatif
La plupart des maladies chroniques sont associées à un syndrome inflammatoire chronique qui joue un rôle dans la pérennisation de la pathologie. De même, le niveau de l’inflammation augmente transitoi- rement en fonction de l’intensité et de la durée de l’effort physique (10). Toutefois, la pratique régulière et adaptée individuellement d’une AP est associée à une baisse du niveau inflammatoire et du stress oxydatif. « L’AP régulière a des propriétés anti-inflammatoires systémiques, indique le Pr Carré. Outre le cortisol, plusieurs interleukines (...) et l’anta- goniste du récepteur de l’interleu- kine-1 sont libérés. Ces substances ont une action anti-inflammatoire directe et limitent aussi la production de substances délétères (...). Cette action anti-inflammatoire semble avoir un rôle majeur dans les effets préventifs cardiovasculaires pri- maires et secondaires de l’AP. » Paral- lèlement, l’AP améliore la réponse au stress oxydatif, entre autres en augmentant la production et la libé- ration de protéines anti-oxydantes de la famille des Heat Shock Proteins (HSP), à l’instar de la HSP 70 qui a un effet cardioprotecteur.
Système immunitaire
Différentes études se sont attachées
à comprendre la relation entre infec-
tion, défenses immunitaires et inten-
sité de l’AP. « Tous les résultats mon-
trent qu’un individu ayant une activité régulière résiste, répond et récupère plus rapidement aux agres-
sions virales, bactériennes ou para- sitaires », explique le Pr Toussaint. Toutefois, ces performances d’au- ■■■
Prévenir et soigner par l’activité physique
MAI 2016 - N°325 - L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE 39