Page 30 - ILM_AncienneFormule_Extraits
P. 30
Cahier de
formation n°90
38 L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE - N° 325 - MAI 2016
L’effet dose-réponse
En augmentant légèrement son activité physique, une personne inactive obtiendra déjà des effets importants.
minimum
ABC
Situation initiale
effet dose-réponse
A = inactif B = actif
C = entraîné
maximum
La pyramide de l’activité physique
activités physiques supplémentaires
endurance, musculation 20 à 60 minutes et souplesse
3 fois par semaine 2 fois par semaine
une demi-heure quotidienne d’exercice physique d’intensité moyenne au moins,
soit sous forme d’activité physique intégrée
à la vie de tous les jours, soit sous forme de sport
sa fréquence, sa durée et son inten- sité le manque d’AP de la vie quo- tidienne imputable au travail séden- taire, aux transports “passifs” et aux activités domestiques déléguées.
L’obstacle
de la sédentarité
■ Un phénomène mondial
Le comportement sédentaire cor- respond à une AP faible ou nulle dont la dépense énergétique est proche de la valeur de repos (soit le temps passé en position assise ou allongée pendant une journée, à regarder la télé, travailler sur ordi- nateur, lire). En 2002, le directeur général de l’OMS rappelait que 60 à 85 % de la population mondiale avaient un mode de vie sédentaire et que la sédentarité, responsable de 2 millions de morts par an (6) (par maladies cardiovasculaires, com- plications du diabète, de l’obésité, de l’hypertension artérielle...), constituait la première cause non transmissible de mortalité mon- diale. Depuis, la sédentarité à acquis outre-Atlantique le statut de “Seden- tary Death Syndrom” et 3 millions de décès (soit un sur dix) dans le monde peuvent lui être attribués,
ce qui en fait l’un des problèmes de santé publique les plus sérieux de notre époque (7).
La France ne fait pas exception. Ainsi, 42 % des Français interrogés ont déclaré en 2013 ne faire jamais de sport, un taux identique à la moyenne des 28 pays de l’Union européenne, selon un Eurobaromè- tre publié en 2014. Mais, comme en témoigne le Pr Jean-François Tous- saint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidé- miologie du sport (Irmes), « de 2009 à 2013, les valeurs des Eurobaromè- tres qui mesurent l’évolution annuelle de la sédentarité montrent que si ce phénomène a progressé dans tous les pays d’Europe [de 3 % en moyenne dans l’Union européenne], il est particulièrement préoccupant en France où la sédentarité enregistre une progression de 8 % ».
■ L’évolution de la société en cause
Lors d’une conférence sur la pré- vention et la guérison par l’APS en mars 2012, Jean-Pierre Davant, pré- sident de la Mutuelle des sportifs, constatait « qu’entre la fin du XIXe siècle et la fin du XXe siècle, l’énergie
d’origine humaine utilisée pour le travail ou les déplacements était pas- sée de 30 à 1 % ». Fruit de l’urbani- sation, de la mécanisation et de l’au- tomatisation des tâches, de la transformation de l’économie de production en économie de service, de la sédentarisation des postes de travail et des évolutions techniques dans le domaine des transports motorisés, cette sédentarisation massive du travail et des déplace- ments s’est accompagnée d’une évolution tout aussi massive des activités de loisirs. La télévision, Internet, les réseaux sociaux et les jeux électroniques concurrencent les loisirs actifs, voire sont parfois utilisés comme moyens de baby- sitting par les parents (8). Ainsi, chaque jour, les Français passent en moyenne 3 h 53 sur Internet depuis un ordinateur et plus de 3 heures devant la télé (9). Pourtant, ils savent qu’il faut avoir une AP quotidienne pour être en bonne santé : entre 2002 et 2008, le fait d’en avoir conscience est passé de 34,2 à 61,2 % (3). La connaissance est bien une condition nécessaire, mais insuffisante, pour faire évoluer les comportements.
Source : d’après William L. Haskell 1994, cité par le CHUV.
Bénéfice pour la santé
Source : d’après Martin BW, Martii B. Ther Umschau, 1998, cité par le CHUV.