Page 9 - MOBILITES MAGAZINE N°32
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                 tFERROVIAIRE/ANALYSE
         investis durant cette période. ce qui a permis de faire passer l’âge moyen des rames de 16 à 12 ans tandis que « sur la même période, le parc diesel a été réduit de 12%, et le parc bi mode ou électrique s’est accru de 37% ».
l’effort des régions s’est aussi concentré sur les infrastructures, qu’il s’agisse des gares ou du ré- seau. Dans la mesure où « elles ont été amenées à y investir for- tement pour améliorer ou maintenir le service régional et éviter que le service se dégrade [...] voire soit suspendu ». Une démarche que le rapport lie au « désengagement progressif de SNCF réseau dans les investissements de renouvel- lement des lignes dites UIC VII à IX ». Désengagement officialisé par le contrat de performance état- sNcF réseau 2017-2026, dans le- quel la participation du gestionnaire d’infrastructures dans la rénovation des petites lignes se voit limitée à 8,5% du coût d’un projet. ces pe- tites lignes qui, faut-il le rappeler, totalisent 45% des 20 489 km de lignes parcourues par des Ter. Dés- ormais, le « pli est pris » du côté des régions qui, de 2012 à 2017, ont investis1,6mds€surleréseau et 500 m€ sur les gares (y compris nationales), « alors qu’elles n’en sont pas propriétaires », insiste le rapport. la cour constate en outre que cet effort ne se réduit pas aux seules lignes régionales, puisque les régions « participent au finan- cement d’opérations sur des infra- structures nationales », maints exemples à l’appui(4). en même temps l’état a diminué au fil du temps sa participation aux cper, explique la cour(5). aussi, elle estime qu’« il est aujourd’hui nécessaire de clarifier les rôles respectifs des régions, du groupe public ferroviaire et de l’État dans le financement [de ces] infrastructures ». Quitte à les transférer aux régions. para-
doxalement, ces efforts accrus des régions se sont traduits par... une dégradation des services au long des années. comme on l’a vu, les trafics des Ter auront plutôt stagné de 2012 à 2017, une situation que le rapport met en regard en partie avec des facteurs externes (auto- cars interurbains, co-voiturage, baisse du coût des carburants entre 2012 et 2016). mais aussi et surtout avec les « fragilités » du service Ter, caractérisées notamment par l’accroissement du nombre de sup- pressions de trains, qui est passé de 2,3% en 2012 à 12,20% en 2018(6). parallèlement, le taux de trains en retard (de plus de cinq minutes, ndlr.) s’est progressivement élevé, de 8,1% en 2012 à 9,6% en 2018. s’ajoutent dans cette dégra-
dation « les effets des grèves de 2014, 2016 et 2017 [qui] ont aggravé les difficultés de gestion rencon- trées par l’exploitant ».
Une curieuse surévaluation des coûts
le second chapitre se situe au cœur de la vocation - et donc des préoccupations - de la cour des comptes, puisqu’il examine l’évo- lution financière des Ter de 2012 à 2017. Qui se trouve abruptement qualifiée dans la formule définitive d’« activité coûteuse de plus en plus subventionnée » ! activité de- venue plus coûteuse, puisque les coûts d’exploitation ont augmenté globalement de 6,5%, en passant de3,85à4,1mds€de2012à 2018. ce qui, calculé en coût par
   L’UNSA DÉNONCE UN RAPPORT AU « SNCF BASHING »
le 23 octobre 2019, l’Unsa Ferroviaire estime dans un communiqué au vitriol que le rapport de la Cour des Comptes « remet encore une pièce dans le juke box du SNCF bashing ».le syndicat « dénonce un rapport à charge, obsolète, déconnecté de la vie des territoires et pour le moins biaisé temporellement parce que fondé sur l’évolution de la situation de 2012 à 2017 ». l’Unsa estime que la situation actuelle de l’activité teR est le résultat de « la digitalisation, la centralisation d’acticités via fusion d’établissements ou autres fermetures radicales (guichets et gares) qui ont servi de prétexte à de trop nombreuses suppressions d’emplois dans un secteur où le service et la qualité clients sont essentiellement subordonnés à l’humain et à la présence humaine ».
C’est pourquoi on ne s’étonnera pas que la plupart des « recommandations » qui concluent le rapport de la Cour des Comptes soient ici qualifiées de « points explosifs ». M. C
  Mobilités Magazine 32 - Décembre 2019 - 9
























































































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