Page 39 - MOBILITES MAGAZINE N°4
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                  ANALYSE / Grand Paris t
              RER B et D, qui desservent le Stade de France, sont rompues à l’exercice. Quant au reste du réseau, les pro- longements des lignes 4, 11 et 12, en plus des nouvelles lignes de ro- cade 15, 16 et 17 « qui seront en service, permettront d’assurer le transport des Parisiens, indépen- damment des JO. Mais à l’Ouest, c’est une autre affaire. Pour per- mettre - entre autres - aux com- pétitions de s’enchaîner, il faudra vider tous les sites olympiques en soixante minutes », explique le chargé de mission. Or, certaines
stations de cette zone ne sont pas taillées pour recevoir un tel flux de voyageurs. « Sur la ligne 10, la sta- tion Michel-Ange Molitor va recevoir 20 000 personnes en une heure. En l’état actuel, la largeur des es- caliers est trop étroite », détaille-t- il. il faudra donc reporter ces flux vers d’autres gares.
Mobilisation massive
Pour guider ces nombreux voya- geurs, dont beaucoup d’étrangers, la RaTP compte miser sur l’humain en déployant des agents sur le ré-
« L’OBJECTIF EST QUE 100% DES SPECTATEURS SE DÉPLACENT EN TRANSPORT EN COMMUN »
seau, en plus des forces de police présentes. « Pour l’Euro de foot, nous avions 300 personnes mobi- lisées et tout s’est bien passé », note Vincent Faye. Mais en plus des renforts humains, la régie sou- haite innover. « D’ici 2024, on ne connaît pas toutes les technologies qui seront à disposition. Nous tes- tons par exemple des tablettes équipées de traducteurs simulta- nés », cite le coordinateur. Pour la tarification, voulue gratuite par le Stif pour les spectateurs olym- piques, « on peut penser que la technologie NFC [sans contact sur smartphone, ndlr] se sera déve- loppée, ou nous pourrions utiliser des bracelets Paris 2024 équipés de puces électroniques », imagine- t-il. Un autre vaste chantier occupe les organisateurs : l’accessibilité. « Les pôles olympiques majeurs seront desservis par de nouvelles lignes ou de nouveaux tronçons qui seront accessibles. Mais sur le réseau historique construit au début du XXe siècle, il y a des impossibilités techniques », explique Vincent Faye. En cause : les normes d’évacuation en cas d’incendie qui imposent à la régie d’équiper chaque station d’un espace d’attente sécurisé pour les personnes en fauteuils roulants. « On ne peut pas déplacer des quais, des réservoirs d’eau, des parkings ou des égouts », énumère Vincent Faye. D’ici les jeux, le coor- dinateur espère donc que la régle- mentation, qui oblige pour l’heure à mettre aux normes toute une ligne ou un tronçon conséquent, permettra de faire du « sur-me- sure » et de rendre accessible chaque station, lorsque les travaux y sont possibles. « Dix millions de spectateurs et 25 000 journalistes vont passer notre ville au micro- scope. C’est une belle occasion de la promouvoir », conclut Vincent Faye, enthousiaste. Pour lui, Paris sera-t-elle l’hôtesse des JO ? « On y croit ».z CAPUCINE MOULAS
Mobilités Magazine 04 - Mai 2017 - 39



























































































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