Page 61 - MOBILITES MAGAZINE N°4
P. 61

                  opérateurs & réseaux
  de ce choix puisque, si pour le té- léphérique l’investissement était estimé entre 15 et 20 millions d’eu- ros(2), il se situait entre 25 et 30 millions d’euros pour la passerelle et de 40 à 100 millions d’euros pour le pont !
Ce choix se révèle être celui du succès, puisque plus de 250 000 voyageurs ont été comptabilisés durant les deux premiers mois d’exploitation. « On tablait sur 1800 voyageurs/jour, et on atteint déjà le nombre des 2500 les jours de semaine. Un trafic qui explose le samedi avec 4500 voyageurs, et qui se maintient encore à 3000 voyageurs le dimanche », constate Victor antonio. Parallèlement, après quelques réajustements techniques et une harmonisation de la régle- mentation, la fiabilité du système s’est considérablement renforcée pour atteindre aujourd’hui un taux équivalent à 99,4%. « On est passé d’un départ manqué par jour en janvier à un ou deux par semaine pour arriver à un toutes les deux semaines », constate le responsable de la Mission, en com- parant ces « manqués » à l’im- portance de l’offre.
Le « laboratoire brestois »  du téléphérique fait  de nombreux émules
Le succès brestois en fait un véri- table « laboratoire in vivo » du té- léphérique urbain en France, alors que fleurissent de très nombreux projets qui marquent l’accélération d’un phénomène récent. En effet, si, depuis longtemps des téléphé- riques existaient hors des domaines skiables des zones de montagne, ils étaient surtout destinés à des- servir des sites touristiques ou de loisirs. Même s’ils étaient situés en zone urbaine comme le télé- phérique de la Bastille à Grenoble et celui de Toulon. La nouveauté réside aujourd’hui, de très nom- breux exemples étrangers à l’appui,
L’occasion de faire le point sur le marché naissant du nouveau mode,
qui venait d’être intégré dans le
« Troisième appel à TCSP » (Trans- ports collectifs en site propre). avec des atouts évidents comme
son coût d’infrastructures moins contraignant puisqu’il occupe peu d’emprise au sol et ne nécessite
pas de déviation de réseaux. Mais aussi sa faible consommation éner- gétique( 3) et ses faibles coûts d’ex- ploitation, puisqu’il s’agit d’un sys- tème automatique. Les débats ont également porté sur les nouvelles règlementations à mettre en œu-
vre et sur l’insertion de stations u
dans un développement de ces systèmes au service des transports urbains. Depuis 2005 et 2015, la législation a été adaptée, ce qui permet la floraison des projets. En même temps, deux débats im- portants ont fait entrer le câble dans l’espace du transport collectif. après une première réunion à Tou- louse en octobre 2012, où le projet « aérotram » a été présenté, c’est le « Téléval » du Val-de-Marne devenu depuis « Câble a », qui était la vedette du colloque orga- nisé par le Groupement des auto- rités responsables de transport (Gart) à Créteil l’année suivante.
Le téléphérique de La Réunion. T
    La « Loi de transition énergétique » de 2005 et L’ « ordonnance » de 2015 mises au service des téLéphériques urbains
Depuis août 2005 et la « loi de transition énergétique » qui prévoit de faciliter les projets de « transports urbains par câble », loi suivie dix années après de l’ordonnance 2015-1495 du 18 novembre 2015 qui abroge la restrictive législation précédente, les téléphériques urbains prennent leur envol. leur développement était auparavant encadré par une loi de juillet 1941 qui établissait notamment une « servitude de survol » à leur pro t avec toutefois l’obligation d’empêcher le survol des propriétés privées à moins de procéder à des expropriations pour utilité publique. C’est cette dernière disposition comme la crainte de « l’intrusion visuelle » qui avait empêché le lancement de l’intéressant projet d’Issy-les-Moulineaux en 2008 (*) en raison de l’opposition des riverains. « On peut estimer que c’est notre projet qui a fait avancer la législation », estime Victor antonio, responsable de la Mission Tramway et Téléphérique à Brest Métropole. Il a aussi fait avancer la technique, puisque les cabines du téléphérique brestois disposent d’un astucieux système d’opaci cation temporaire (système smartglass à cristaux) d’une partie de leur vitrage durant le bref survol de quelques maisons situées sur son trajet ...
(*) Ce projet visait à créer une liaison par câble entre le terminus du métro « Mairie d’Issy » de la ligne 12 et le quartier du Fort d’Issy d’urbanisation plus récente et situé sur un plateau dominant le centre-ville.
  MOBIlITés MagazIne 04 - Mai 2017 - 61
 

















































































   59   60   61   62   63