Page 70 - MOBILITES MAGAZINE N°4
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                 Opérateurs & réseaux
  niveau de responsabilité qu’un DRH ou un directeur commercial. Le res- ponsable d’exploitation mérite une formation continue pour prendre du recul, pour cultiver tous les outils, informatique, management, de sa performance avec les conducteurs », indique Eric Ritter, directeur général de Réunir, groupement qui a monté avec l’Aftral des cycles de formation continue pour responsables d’ex- ploitation afin de cultiver ses forces. En l’occurrence, la plus grande per- formance sociale des PME : moins d’absentéisme, de turn-over. Cin- quante-cinq responsables d’ex- ploitations viennent de terminer leur formation. « C’est une fonction à chérir dans l’entreprise. C’est ainsi que nous travaillons pour l’avenir », ajoute Eric Ritter. Les responsabilités et les contraintes (la disponibilité) attachées au poste effraient les jeunes générations. L’Ecole natio- nale supérieure du transport de voyageurs (ENSTV), école spécia- lisée du groupe Aftral, a lancé des formations de techniciens supé- rieurs (niveau Bac + 2) à Paris, Lyon, Toulouse avant Nancy en octobre prochain, et de Respon- sable de production de transport de personnes (niveau Bac+3) à Paris,Vannes, l’île de La Réunion. A accomplir pour l’étudiant dans le cadre d’un contrat de profes- sionnalisation ou d’une préparation opérationnelle à l’emploi indivi- duelle (POEi), sans frais pour l’en- treprise. Au bout : un permis de conduire et un Bac + 3. Tout cela sans frais pour les entreprises. Les groupes l’ont bien compris qui in- vestissent ces formations, corna- quant des candidats repérés pour leur valeur mais certaines PME aussi. « Les entreprises ont des efforts à faire. D’abord pour les en- cadrer pendant leur formation leur confiant de réelles responsabilités. Ensuite, elles sont prêtes à des ef- forts salariaux parce qu’elles man- quent de responsables d’exploita-
« on parle toujours De conDucteur, mais ce métier est bien Différent Dans
un granD réseau urbain »
N François-XavierChirol,directeur formation chez Transdev.
tions », explique Arnaud Bourhis, responsable à l’Aftral du centre de formation de Vannes, qui vient de lancer aussi celui de l’île de La Réunion. A Paris, les futurs res- ponsables d’exploitation (Bac+ 3) sortent au rythme de 24 par an, dix par an à Vannes. Mais la situa- tion n’aurait-elle pas pu être anti- cipée ?
Crier ses besoins
Le manque de mécaniciens est ty- pique. il a trop peu été anticipé, sans doute trop peu été repéré, trop peu signalé. « Il faut que les entreprises l’ouvrent sur leurs be- soins, estime Arnaud Bourhis. En- suite, nous traitons. L’exemple des responsables d’exploitation montre que l’on sait faire ». Pour cela, les entreprises ont l’avantage de dis- poser de relais qui fonctionnent, notamment celui de la FNTV. « Nous avons le sentiment d’être écoutés, bien traités par les circuits de la formation continue », estime un délégué régional de la fédération.
N La profession manque de conducteurs, de mécaniciens, de spécialists du marketing, d’encadrants.  Mais la profession anticipe-t-elle correctement la situations ?
Voir les métiers de demain
Comment la profession va-t-elle s’organiser pour former, conserver, de performants conducteurs de Services librement organisés (SLO) ? Faudra-t-il en rester aux conducteurs d’expérience, blanchis sous le harnais du transport scolaire ou de l’interurbain pour leur pro- poser une promotion, comme cela s’est fait dans le tourisme ? Com- ment doit-elle prévoir, plus géné- ralement, la spécialisation des conducteurs ? « On parle toujours de conducteur, mais ce métier est bien différent dans un grand réseau urbain. Il demande de l’autorité, de la relation de proximité avec les clients. Il reste conducteur, mais ces autres composantes de la qualité de services deviennent de plus en plus importantes », explique Fran- çois-Xavier Chirol, directeur for- mation chez Transdev. La profession manque de conducteurs, de mé- caniciens, de spécialistes du mar- keting, d’encadrants. « Dans tous nos métiers, nous avons des be-
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