Page 41 - MOBILITES MAGAZINE N°2
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Opérateurs & réseaux
contre la pollution
des quartiers, ainsi que des réfé- rents des entreprises engagées dans des démarches de Plan de Déplacements d’Entreprises (PDE). En septembre 2014, le SMTC a re- structuré son réseau sur l’agglo- mération. Le réseau de bus a été hiérarchisé avec trois services : « Chrono », « Proximo » et « Flexo ». « Un système qui permet à 99 % de la population de l’agglomération d’être desservie à 400 m par un service des Transports de l’Agglo- mération Grenobloise ou par des autocars interurbains du réseau Transisère », précise Yann Monga- buru. De nouveaux itinéraires ont été redessinés, avec une offre étendue en soirée. Un bilan de la situation ainsi que des préconisa- tions pour l’avenir viennent d’être dressés. En ce qui concerne la si- tuation, mesurée fin 2015, la fré- quentation annuelle montrait une progression à un rythme de 5 %
par an pour une offre en hausse de 2,3 %. Les recettes restant sta- bles et progressant moins rapide- ment que la fréquentation, à +2,1 % en 2015, par rapport à 2014, contre +0,1 % en 2014 par rapport à 2013. Mais ce sont les mesures prises pour règlementer la circulation au- tomobile durant les épisodes pol- lués qui apparaissent les plus vo- lontaristes. L’année dernière, Gre- noble a été avec Paris la deuxième ville à adopter le principe des vi- gnettes Crit’Air. Si 300 000 de ces vignettes ont été vendues en Ile- de-France, la pénétration de ces pastilles, avec 130 000 ventes, a été proportionnellement supérieure à Grenoble. Ici, dès le deuxième jour de pollution (avec un seuil de microparticules supérieur à 50 grammes par m3 d'air), la limi- tation de vitesse est abaissée de 20 km par heure. A partir du cin- quième jour, la tarification des transports en commun est incita- tive, en contrepartie de restrictions de circulation de véhicules indivi- duels. A compter du septième jour, c'est la gratuité du réseau qui est appliquée, avec des mesures res- trictives supplémentaires. « Des procédures que nous avons déjà appliquées, sans manifestation no- toire de la part des acteurs écono- miques », se félicite Yann Monga- buru. Avec certaines conséquences collatérales et des modifications de comportements.
Ainsi e-loue.com, premier site de location de vélos entre particuliers
en France, fondée en 2009, et qui compte 250 000 membres actifs,
a enregistré en Isère le 26 janvier dernier, plus de 90 demandes de u
N La station de location de vélos, à Grenoble-gare.
DES MICRO-CAPTEURS SUR LE TOIT DES TRAMWAYS
Mieux connaître les lieux exposés à la pollution constitue un outil précieux pour aider les pouvoirs publics à prendre les bonnes décisions. Jusqu'ici, grenoble disposait de neuf stations de mesures pilotées par l'organisme Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. il y a quelques semaines, l'autorité organisatrice des transports urbains, le sMtC, en partenariat avec l'exploitant, la société d'economie Mixte des transports Publics de l'agglomération grenobloise (Semitag, Transdev), a installé une dizaine de micro-capteurs embarqués sur le toit des tramways de la ligne a, longue d’une vingtaine de kilomètres. Cette initiative, représentant un investissement de 40 000 euros, est à mettre au crédit du Laboratoire d'expérimentation des Mobilités de l'agglomération grenobloise (Lemon) et va permettre, pour la première fois, de mesurer et de géolocaliser l'évolution de la pollution de l'air, en fonction du déplacement du véhicule. Lemon a con é cette expérimentation à la start-up GreenZenTag pour un dispositif conçu par une autre start-up locale ecoLogicsense. Pour la première fois en France, pendant deux mois jusqu’à n février, les taux de particules PM10 et PM25 en dynamique, en temps réel et de façon géolocalisée auront été mesurés. au total, plus de 6000 mesures vont être récoltées et analysées chaque jour. avec pour objectif de véri er que cette méthode peut utilement compléter les données des capteurs xes d'atmo auvergne-Rhône-alpes qui permettent au- jourd'hui d'établir les modélisations. si l'expérience est probante, ce dispositif pourra être pérennisé à grenoble. Ces micro-capteurs, sept fois moins coûteux que les capteurs xes, pourraient aussi devenir une solution pour les villes non équipées d'observatoire.
MobiLités Magazine 02 - MARS 2017 - 41