Page 78 - MOBILITES MAGAZINE N°2
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                 Politiques & institutions
      focus / Train d’Equilibre du Territoire
Une nouvelle vie pour les trains
Le 12 janvier 2017, Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports,
a dressé le bilan de deux années de réorganisation des Trains d’Equilibre du Territoire (TET). Une conclusion marquée par le diagnostic d’origine de la « Commission Duron », les différentes étapes et conclusions de la « Feuille de route du gouvernement pour l’avenir des TET », jusqu’aux négociations finales avec les Régions.
  Une réforme ambitieuse dés- ormais accomplie ». C’est avec une réelle satisfaction qu’Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports, concluait le 12 jan- vier 2017 un débat consacré aux Trains d’Equilibre du Territoire (TET) organisé dans son ministère, après avoir « fait le constat il y a main- tenant plus de deux ans que [ces trains] ne répondaient plus de ma- nière satisfaisante aux attentes des voyageurs en termes de des- sertes comme de qualité de ser- vice ». Tout a été dit sur cette question au fil des mois, en com- mençant par l’incontournable rap-
port de la commission pilotée par Philippe Duron. Ce dernier mettait à jour les problèmes d’une offre cumulant les difficultés avec, en premier lieu, celle de se placer entre TGV et TER, et d’être claire- ment identifiée quand elle se confondait par trop aux TER. Une situation indécise, aggravée par le désintérêt et le manque d’idées de la SNCF pour ce secteur, ou par l’absence d’Autorité organisatrice nationale pour le définir et l’enca- drer. Un ensemble qui avait abouti aux inadéquations déjà évoquées, tandis que la réduction de la consis- tance de l’offre au fil des années
L’ETAT ET LES REGIONS FONT LE PARI D’UNE AMELIORATION DURABLE DE LA PERFORMANCE DES TRAINS GRACE A UN PILOTAGE DE PROXIMITE ASSURE PAR LES REGIONS
la rendait de moins en moins at- tractive et cohérente. Pourtant, elle représentait encore 9 % de l’offre et 25 % du trafic ferroviaire voyageurs. Seule évolution claire- ment perceptible par l’usager, la démarche prisée par la SNCF consistant à limiter l’offre pour ré- duire les coûts. S’ajoutait l’obso- lescence de matériels roulants, es- sentiellement composés de voi- tures Corail quasiment quadragé- naires et de locomotives électriques ou diesels encore plus hors d’âge. Tout cela pour aboutir à une perte continue de trafic et un déficit croissant, notion cependant rela- tive(1).
Quand les trains de nuit broyaient du noir
Dans cet ensemble, la situation de l’offre des TET de nuit était en- core plus fragile. Selon Alain Vida- lies, on se trouvait face à « une situation d’épuisement du modèle [avec] une baisse de 25 % du trafic de 2011 à 2014 ». Et alors que ce secteur particulier ne re- présentait « que 3 % des voya- geurs transportés par les TET (soit 3000 des 100 000 voyageurs/jour), il totalisait 25 % de leur déficit et chaque billet vendu correspondait à 100 euros de subventionnement public en moyenne », constatait
78 - MobiLiTés MAgAzinE 02 - MARS 2017
 






















































































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