Page 80 - MOBILITES MAGAZINE N°2
P. 80
Politiques & institutions
de l’Etat pour couvrir les services transférés à hauteur de 63,7 puis de 57 millions d’euros chaque an- née jusqu’en 2022. Les régions de- vant pour leur part apporter initia- lement 115 millions d’euros par an, « l’objectif étant également de pouvoir réduire ce coût au fil des années », précise Philippe Richert. Les liaisons TET reprises par les régions totalisaient en 2014 plus de 5000 km et représentaient un total d’environ 250 trains quotidiens transportant près de 70 000 voya- geurs. Mais force est de constater qu’il y a assez peu de points com- muns entre des TET comme le « Cévenol » ou « L’Aubrac » (dont la charge quotidienne se limite à 100/200 voyageurs par train avec un seul aller-retour par jour), et les relations du type Paris-Rouen et Paris-Caen, qui drainent plus de 16 000 voyageurs par jour ! Aussi, on peut comprendre que la Normandie réunifiée a pu être la première région à « sauter le pas »
avec un accord conclu dès fin avril 2016 en faveur des liaisons TET que la région prendra en charge au 1er janvier 2020 : Paris- Mantes- Rouen-Le Havre, Paris-Mantes- Caen-Cherbourg/Deauville-Trou- ville, Paris-Dreux-Granville, Caen- Alençon-Le Mans-Tours et Paris-
N
La ligne 4, remodelée par la région aura un “effet structurant pour le réseau ferré régional”, s’exprime Philippe Richert, Président du conseil régional.
Evreux-Serquigny (la section initiale de l’axe Paris-Caen-Cherbourg). En même temps, elle réceptionnera les premières des 40 rames Om- neo Bombardier destinées aux deux grands axes TET, c’est-à-dire la version pour grands parcours des Regio 2N.
La Normandie apparaît stimulée par la volonté politique de son nouveau président Hervé Morin qui, pour structurer la région réu- nifiée, a l’ambition de clarifier l‘offre ferroviaire existante. Celle-ci est en effet la plus embrouillée qui soit entre les TET et les TER( 3). No- tamment en raison des flux parfois contradictoires entre attraction francilienne, besoins régionaux et liaisons entre les deux ex-Nor- mandie(4). Avec 720 millions d’euros apportés par l’Etat pour les seuls matériels roulants, cet accord est celui qui totalise le plus haut mon- tant, en dépit du fait qu’il ne prévoit pas de compensation pour le déficit d’exploitation des TET.
Une absence qui a provoqué la critique de l’opposition régionale. Mais elle doit être mise en regard avec le faible montant de ce déficit, ce que notait d’ailleurs le « rapport Duron ». En préconisant la réor- ganisation et l’intensification de
TET dE nuiT : « modèlE éPuisé » ou marché ouvErT à rEcréEr ?
Pas de sursis ni de transfert aux régions pour les trains de nuit. seules demeurent deux liaisons quotidiennes aller-retour soutenues par l’Etat. Paris-briançon et Paris-Toulouse-La- tour-de-Carol avec une antenne brive-Rodez. « Leur matériel roulant sera modernisé, en vue d’assurer le confort attendu par les voyageurs », a précisé Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports. Dans l’attente de la mise en service de la LgV sud-Europe-Atlantique (Tours-bordeaux) le 1er juillet 2017, la relation nocturne Paris-Tarbes-Hendaye est maintenue, et la relation Paris-nice, qui aurait du être supprimée le 1er octobre 2016, reste exploitée jusqu’à la n de la saison estivale au 1er octobre 2017.
Carole Delga, Présidente du conseil régional occitanie-Pyrénées-Méditerranée propose de grouper les ux sur le tronc commun Paris-Toulouse de la ligne PoLT, en y ajoutant des « tranches » Tarbes et Cerbère qui se sépareraient à Toulouse de l’offre Paris-Toulouse-La- tour-de-Carol/Rodez. Tandis que la Fédération nationale des associations des usagers de transport (Fnaut) propose la même démarche pour la Côte-d’Azur avec une « tranche » Va- lence-Marseille-nice du Paris-
briançon.
En dépit de l’échec de l’Appel à Manifestation d’intérêt d’avril 2016, Alain Vidalies « reste toujours à l’écoute de toute offre de reprise » par un ex- ploitant indépendant de la snCF des dessertes que l’Etat a abandonné...
80 - MobiLiTés MAgAzinE 02 - MARS 2017