Page 79 - MOBILITES MAGAZINE N°2
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                  Politiques & institutions
d’Equilibre du Territoire ?
le secrétaire d’Etat(2).Le 21 juillet 2016, les décisions gouvernemen- tales résumées dans la dernière étape de la « feuille de route » réorganisaient les TET de jour en deux grandes parties, alors que les TET de nuit faisaient l’objet d’une démarche spécifique (voir encadré ci-contre).
Depuis, les négociations menées avec les régions par le Préfet Fran- çois Philizot ont quelque peu mo- difié la donne, d’autant qu’elles se sont assorties de considérables commandes de matériels roulants (voir notamment Mobilités ma- gazine n° 1). La nouvelle armature générale du système reste iden- tique avec un secteur de lignes TET sous l’égide de l’Etat, lui-même partagé en deux parties, et un secteur de lignes sous la respon- sabilité de six régions, en fait huit en incluant deux régions associées. Les « TET d’Etat » regroupent donc six relations qui se dévelop- pent sur 3 621 km et un total d’une centaine de trains quotidiens, trans- portant plus de 30 000 voyageurs par jour. Trois relations qualifiées de « structurantes » avec Paris - Orléans-Limoges-Montauban-Tou- louse (POLT), Paris-Moulins-Cler- mont-Ferrand et Bordeaux-Mon- tauban-Toulouse-Montpellier- Nîmes-Marseille. Qui, « d’ici mars 2018 bénéficieront d’un schéma directeur, l’offre étant déjà en phase de pré-construction », a annoncé Alain Vidalies.
S’ajoutent trois autres relations TET « classiques » avec Nantes- La Rochelle-Bordeaux, Nantes- Tours-Nevers-Lyon et Toulouse- Tarbes-Bayonne-Hendaye. Excep- tée la transversale Bordeaux-Tou-
louse-Marseille qui sera dotée de 15 rames TGV, elles devraient toutes bénéficier d’un appel d’offres à hauteur de 700 millions d’euros pour leurs matériels roulants. Soit de 40 à 50 rames dont, hormis la vitesse maximale de 200 km/h, les paramètres restent à définir...
Une série d’accords « à la carte » avec les régions concernées
L’accord Etat-Régions n’allait pas de soi. Philippe Richert, président
de Régions de France, voulait né- gocier avec l’Etat sur la base d’une
« plateforme-socle » alors que, comme il l’a malicieusement rap-
pelé lors des vœux de l’association
le 17 janvier 2017, Alain Vidalies
était à l’origine plutôt réticent face
à l’idée d’un interlocuteur qui re- présentait l’ensemble des régions
et leur donnait une reconnaissance globale. Mais peut-on assumer un retrait de l’Etat sans contreparties ? Aussi, la plupart des accords passés comportent des compensations u
  PrEmiEr débaT-bilan dE la « fEuillE dE rouTE »
Un premier - et un peu bref – débat. organisé le 12 janvier dernier en avant-propos à l’in- tervention d’Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports, il réunissait les principaux acteurs de la réforme des TET. Philippe Duron, député du Calvados et animateur de la Com- mission ad-hoc, François Philizot, préfet mis- sionné par Alain Vidalies pour mener les dis- cussions avec les régions sur les transferts, Philippe Richert, Président de « Régions de France » et du conseil régional du grand Est, Florence Parly, Directrice générale de snCF Voyages et bruno gazeau, Président de la Fédération nationale des Associations d’Usa- gers des Transports (Fnaut).
« Alain Vidalies a repris nos conclusions [sur le TET] et les a développées avec la volonté d’aller plus loin dans le renouvellement des matériels puisqu’on est passé de 1,5 à 3,5 milliards d’euros », constate d’emblée Philippe Duron. Dont le seul regret concerne « la non-ouverture à la concurrence pour les trains de nuit ».
François Philizot a « fait la tournée des régions [dans lesquelles] le poids des TET était plus ou moins élevé ». notant, outre « la volonté de transparence [celle] de dis- cussions ouvertes pour aboutir à de vrais ac- cords [...] la Normandie ayant été motrice en montrant qu’un accord est possible si on met en avant le matériel ».
Ce dont convient Philippe Richert, qui met également en avant « le nouveau cadre comme la nouvelle taille et les nouvelles compétences des régions ». nécessitant des solutions à la carte, « puisque dans le Grand Est la solution à la normande ne pouvait convenir ». Aussi, la signature dans la foulée de « la convention région-SNCF qui sans augmentation de coûts fait passer l’offre de 1450 à 1650 trains/jour (+ 13,8 %) - TET ab- sorbés inclus - couronnerait la démarche ». Pour Florence Parly, la Convention TET Etat- snCF est « un facteur-clé du succès de la démarche de recentrage de l’offre IC-TET, une convention qui donne de nouvelles mo- tivations [à la snCF] et qui sera commercia- lement accompagnée* d’un premier rendez- vous dès mai 2018 ».
bruno gazeau af rme également sa « satis- faction, car il y a désormais une vision natio- nale et régionale du réseau comme de l’amé- nagement ferroviaire du territoire et on a trouvé des hommes pour l’appliquer. [no- tamment] en préservant les liaisons trans- versales et littorales ». il reste encore à étoffer « les fréquences et à améliorer la  a- bilité et la qualité de l’offre. Voire l’étendre comme « la Transversale Sud jusqu’à Nice ».
(*) Elle a même évoqué une offre de type « happy hours » à 10/15 euros !
  MobiLiTés MAgAzinE 02 - MARS 2017 - 79
 











































































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