Page 10 - MOBILITES MAGAZINE n°26

Opérateurs & réseaux
RÉSEAU/Clients
Thionville : un BHNS pour “sa
L’agglomération de Thionville va construire deux lignes de bus à haut niveau de service (BHNS). L’objectif : donner un nouveau souffle aux transports publics qui en manquent. Par ailleurs, les élus envisagent de changer de mode de gestion en confiant la gestion du réseau urbain à un opérateur privé, en lieu et place d’une régie.
Si nous voulons habituer une population à prendre les trans- ports en commun, il faut pro-
poser un service de qualité, ca- dencé, fréquent, régulier avec une large amplitude horaire », explique Roland Bakcerzac, le « Monsieur BHNS » au sein du Syndicat mixte des transports urbains (SMITU) de Thionville-Fensch, dont il est vice- président. « Il faut leur donner des certitudes, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ». Référence au réseau Citéline qui affiche une fréquen- tation de 10 000 voyageurs par jour. « Les transports publics actuels sont vieillissants et ne correspon- dent plus aux besoins de mobilité. Il n’y a pas d’accoutumance. C’est normal : quand le service débute tard le matin, finit tôt le soir et que le maillage n’est pas en adé- quation avec les déplacements, automatiquement il est impossible de fidéliser une clientèle ».D’où
l’idée de construire un BHNS. Ce projet remonte à 2009 mais n’a jamais pu être mené à bien. En cause : « des errements politiques, probablement des problèmes de financement, une mauvaise utili- sation du versement transport », analyse Roland Bakcerzac. En 2014, après un changement de majorité, les nouveaux élus ont ressorti le BHNS des cartons.
La régie sous perfusion
Avant de relancer le projet, ils ont dû sauver la régie Trans Fensch, en charge de l’exploitation du ré- seau urbain sur les 35 communes de l’agglomération. « La Trans Fensch était proche du dépôt de bilan et de la liquidation judiciaire ». Une situation liée à des manque- ments en matière de gestion. « Le VT a été utilisé pour gagner la paix sociale et alimenter des 13ème mois », rappelle le vice-président.
Cette société publique locale em- ploie 283 salariés, dont 192 conduc- teurs. En 2017, 400 000 kilomètres ont été supprimés pour réduire les coûts de fonctionnement. Suite à la mise en place d’un plan de sauvetage drastique, la situation est revenue à la normale, même si la trésorerie reste très en deçà de ce qu’elle devrait être. « Si les précédents présidents du SMITU avaient bien géré l’entreprise, nous aurions dû avoir en caisse entre 50 et 60 M€ découlant du VT. Or nous avons entre 7 et 8 M€ ». Autre problème de fonctionne- ment : le climat social, fortement dégradé avec un taux d’absen- téisme très élevé. « Nous avons réussi à sauver la Trans Fensch mais elle est sous perfusion. Au- jourd’hui les collectivités ont du mal à accepter qu’on leur demande d’augmenter leur contribution alors qu’elles ne bénéficient pas d’un service de transport performant ». C’est pourquoi, les élus du SMITI envisagent de changer de mode de gestion en optant dés janvier 2020, pour une délégation de ser- vice public. « Le sujet a été évoqué. Au regard de la situation actuelle, nous ne pouvons pas ne pas penser à recourir à un opérateur privé ».
32 km dont 13 en site propre
D’autant plus que le projet de BHNS est sur le point d’être lancé,
10 - MoBiLiTéS MagaziNe 26 - MAI 2019