Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°11
P. 14

                 AlaUne
 d'usagers empruntant effectivement Leslys est égal ou inférieur à 75% du nombre d'usagers prévus par l'étude de trafic Semaly pendant au moins cinq années consécu- tives ». Cette avance sur le plan de marche correspond à une croissance de 10,7% par rapport à l’année 2015, selon les dires de rhônexpress (soit1,159678million depassagers). Sur les états financiers au 31 dé- cembre 2014, il apparaît qu’ « au- cune redevance n'est dûe au concé- dant au titre de l'exercice 2014, et au titre de l'année 2013 », cela malgré une fréquentation et des tarifs très supérieurs aux estima- tions initiales de la Semaly.
On peut se poser quelques ques- tions quant aux pertes de 131 019 euros annoncées pour l'exercice 2015 : la même année, la société alimente d'importantes avances sur comptes courants d'actionnaires (9, 190 millions d’euros, et encore 8, 690 millions d’euros en 2016). Or, ces avances d'actionnaires sont rémunérées au taux de 4,32% en 2015 et de 4,54% en 2016 ! Ceci explique les « intérêts sur avances d'associés » s'élevant à la somme de 397 353 euros en 2015, ou encore 395 053 euros d'intérêts en 2016. Une pratique effective depuis 2010. Cela permet de rémunérer les actionnaires... tout en minorant le résultat ! Un tel recours aux comptes courants d'actionnaires est paradoxal, puisqu'en 2015, les disponibilités s’élevaient à 2,299 997 millions d’euros, et l’année sui- vante à 3, 616 076 millions d’euros, la société n'est donc pas à court de trésorerie. Cette concession n'est pas une bonne affaire pour son autorité organisatrice. et pour- rait l'être encore moins si le tribunal administratif donne droit aux re- quêtes de rhônexpress. aux pro- moteurs du CDG express de garder « l'expérience lyonnaise » en mé- moire ! z
Jean-PhiliPPe Pastre
2 CES ÉLUS QUI BRISENT LE
    14 - Mobilités Magazine 11 - Janvier 2018
rares sont les élus lyonnais qui osent briser le tabou de rhônexpress. Ce contrat de concession, critiqué par la Chambre régionale des comptes dans son avis n°2007-222 du 5 juillet 2007, ne semble pas faire l'objet d'une levée de boucliers comme le fut le très controversé Périphérique nord concédé à Bouygues
du temps de Michel noir et de son éminence grise henry Chabert, son premier adjoint.
Pourquoi un tel embarras ? L'avocat, et ancien élu éco- logiste, etienne Tête, explique :
« le Périphérique Nord, certains élus locaux n'en voulaient pas. Tel n'est pas le cas de la desserte de l'aéroport, réclamée depuis des décennies. Il y a eu unanimité pour ce projet. Un autre facteur à prendre en compte est la personnalité de Michel Mercier , président du conseil général, gestionnaire en « bon père de famille » au cours de son premier mandat initié en février 1990, il finit par avoir soif de re- connaissance et se lance par la suite dans des programmes de prestige comme le musée des Confluences ou Rhônexpress. » Pourquoi le conseil général donne- t-il l'impression d'avoir agi comme une simple « chambre d'enregis- trement » ? « Il faut comprendre les institutions lyonnaises : qui était le premier opposant, socialiste à
Michel Mercier au conseil général ? Bernard Rivalta ! Et qui était un des plus gros contributeurs du Sy- tral, présidé par Bernard Rivalta ? Le conseil général présidé par Mi- chel Mercier ! », conclut etienne Tête. ajoutez-y les ambitions mé- tropolitaines de Gérard Collomb via une loi ad-hoc entrant en vi- gueur en janvier 2015, et voilà comment le Sytral se retrouve à gérer un ouvrage concédé par le département du rhône.
Quand les élus s’expriment
Quelques-uns vont toutefois braver rhônexpress. On trouve ,par exem- ple, romain Blachier, élu socialiste du viie arrondissement de Lyon et de la Métropole, qui dénonce l'ou- kaze de rhônexpress, contraignant le Sytral à interrompre le service des lignes de bus 29 et 30 en janvier 2016 sur le site du mensuel Acteurs de l'Economie, en décem-
   





















































































   12   13   14   15   16