Page 15 - MOBILITES MAGAZINE N°11
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                  ANALYSE / Rhônexpress t
          SILENCE
par le Sytral, (...), qui a récupéré le bébé après la création de la Mé- tropole, coûterait des sommes monstrueuses. Il existe certes des alternatives au Rhônexpress. Mais elles sont soit très coûteuses, soit régulièrement prises à partie juri- diquement ou financièrement ».
La colère de l’opposition
aujourd'hui, c'est Daniel valero, élu divers droite, maire de Genas, pré- sident de la Communauté de Com- munes de l'est Lyonnais et vice- président au Sytral, qui porte le flambeau de l'opposition : « la Communauté de Communes de l'Est Lyonnais est scandalisée par le fait que l'on ne puisse pas avoir une ou deux lignes de transports en commun nous amenant sur la plateforme de Saint Exupéry, puisque l'on a beaucoup d'habitants qui y travaillent. Genas et Meyzieu arrivent en tête des communes ayant des salariés, et utilisant la gare TGV de Saint Exupéry. (...) Les habitants du Nord Isère, de la Cos- tière de l'Ain, de la vallée de l'Ozon viennent (...) en voiture, faute de transports en commun. A Genas, on a 6500 emplois et pas un bus performant ! Dès la première réu- nion, les élus de Genas étaient contre le tracé proposé [dit Tracé B, celui retenu malgré l'avis défa- vorable du Commissaire enquêteur, ndlr] Il y a eu deux erreurs : en premier lieu, ne pas reprendre le tracé du chemin de fer de l'Est lyonnais. En second lieu la mise en concession. Cette dernière, elle est bonne pour Vinci, et elle est bonne... pour Vinci ! Il est inadmis- sible qu'il y ait une exclusivité du transport sur Saint Exupéry [et] que cela coûte aussi cher, même pour les salariés qui travaillent sur place (...). La C.C.E.L est complète- ment contre, et chaque fois qu'elle le peut, elle le dit. Avec le préfet Jean-François Carenco, on a travaillé
sur la zone de Saint Exupéry. A chaque réunion de travail, à chaque comité, (...) avant de parler de nou- velles activités (...) on a rappelé qu'il fallait faire attention (...) aux transports».
Comment en sortir ? « Dans l'en- quête en cours du nouveau Plan de Déplacements Urbains (PDU, ndlr), la C.C.E.L a demandé une ligne forte qui parte d'Eurexpo, passe par Chassieu, Genas et qui irait chercher le Nord des com- munes de Saint-Laurent-de-Mure et Saint-Bonnet-de-Mure avec des branches allant soit vers Saint Exu- péry, soit vers le Nord Isère, poursuit Daniel valero. Maintenant que la région a repris la compétence trans- port, je compte beaucoup œuvrer pour qu'elle regarde avec le Sytral comment relier le Nord Isère au Rhône. Dans l'enquête du PDU, on a également demandé que l'on puisse faire un groupe de travail financier pour que l'on réétudie cette concession. Je voudrais que l'on en ait le cœur net : qu'est-ce que cela coûterait au final si on la rachetait ?(...) Aujourd'hui, le Sytral est juste là pour gérer le super contrat signé par monsieur Mercier, qui disait que cela ne coûterait rien. Sincèrement, on est mécon- tents de cet accord inique ».
Pas de rachat avant dix ans !
Malheureusement, l'éventualité du rachat de la concession ne pourra s'envisager qu'au terme de la dixième année d'exploitation (article 39.1 du contrat de concession) moyennant un calcul prédéfini (ar- ticle 39.2). Les élus du Sytral n'ont pas fini de porter la croix du conseil général.
L'enquête préalable du Parquet national Financier, jusque dans les couloirs du département du rhône, pourrait toutefois réserver quelques surprises à l'avenir...z
Jean-PhiliPPe Pastre
 bre 2015. « C'est un contrat extrê- mement lourd que le conseil gé- néral du Rhône a laissé en héritage au Sytral et à la Métropole de Lyon. (...) A Toulouse, c'est un simple ticket de tram qui permet de sortir de l'aéroport. A Madrid, il suffit de prendre le métro. A Lisbonne, c'est un bus ordinaire à prix classique. A Nice, si des navettes à tarif spécial existent, il y a aussi la possibilité de prendre les transports en com- mun à tarif de base. A Paris, c'est le RER B qui vous permet d'aller décoller sans trop vous ruiner. Lyon est plutôt une exception qu'une règle. La solution précédant le Rhô- nexpress, le Satobus, avait le mérite de desservir plus de zones de la ville. L'aller coûtait 8,50 euros. Presque deux fois moins cher qu'ac- tuellement. Même si Satobus était (...) moins confortable et moins ra- pide que la solution actuelle. Le conseil général, et sa majorité UDI- UMP autour de Michel Mercier, mais aussi une part de son oppo- sition, ont à l'époque validé un contrat très emprisonnant pour la collectivité. (...) L'équipement a été financé par le département, sans que l'entreprise exploitante y mette uneuro.Auvudecequiaété signé à l'époque, racheter le contrat
N EtienneTête
N Romain Blachier
N DanielValero.
   Mobilités Magazine 11 - Janvier 2018 - 15



















































































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