Page 10 - MMT-n°2-Le transport par cable

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lône ou véhicule/air). Mais tous les mode de transport ne se valent pas. D'abord il faut se demander quelle masse on met en mouvement pour transporter une personne. Dans le cas d’une petite voiture, le rapport est de 5% si le conducteur est seul à bord. Donc, d'entrée de jeu, 93 % de l'énergie consommée est utilisée pour la voiture qui n'a rien demandé, et 5 % pour le passager. ensuite il faut examiner les sources de consommation. A plat ou en relief, le problème n'est pas le même. A plat, les sources de consommation d'énergie sont les frottements au sol et dans l'air : le coefficient de frottement pour une voiture est de 0.3 à 0.6 selon l'état des pneus et de la route. il est de 0.16 pour le rail, et de ... 0.03 pour le câble. Cela s'ex- plique par le fait qu'il n'est pas né- cessaire de prévoir un freinage bru- tal, puisque les cabines ne sont pas susceptibles de croiser un autre vé- hicule. Pour compléter le tableau, quand la route monte, la voiture
peut consommer jusqu'à 15l/100km, et quand elle descend, elle fonc- tionne en frein moteur et au mieux, ne consomme pas de carburant. en tout cas, la descente ne remplit pas le réservoir.
il y a là une grosse différence avec le câble : comme dans les ascen- seurs, les véhicules qui descendent font contrepoids et entraînent ceux qui montent. Mieux : si le soir les véhicules descendent chargés, et que les véhicules côté montée sont vides, il faudrait freiner l'installation. en fait on va utiliser l'énergie de la descente pour fabriquer de l'élec- tricité que l'on va réinjecter dans le réseau. Seul le câble et les véhicules ferroviaires électriques sont capables de faire ce miracle et ont des frot- tements assez faibles pour en faire profiter la collectivité ! Même les véhicules électriques n'y parvien- nent pas aussi bien : quand leurs batteries sont pleines, ils ne stockent plus rien !
La durée de vie
toute technique a ses limites de fia- bilité et de vie. Aujourd'hui les trans- ports par câble ont une fiabilité ex- ceptionnelle : 20 ans est une durée de vie que seul le transport par câble offre sans problème. Simple méca- niquement, s'il est bien dimensionné et entretenu, il résistera à l'usure des temps plus longtemps qu'aucun autre mode de transport. en pratique on ne change une télécabine ou un téléphérique que si ils ne peuvent plus faire face à la demande et im- posent des queues interminables, ou si une urbanisation mal maîtrisée les a placés au mauvais endroit. Mais globalement, aucun autre mode de transport n'offre la même fiabilité aussi longtemps.
Les coûts d’investissement
l'investissement comprend les gares, les pylônes, le(s) câble(s) et les véhicules, sans oublier le matériel de secours pour évacuer les passa- gers en cas de panne telle que le moteur de secours n'est pas opé- rationnel. Pour une installation mo- nocâble, avec une gare tous les 650m, on compte ente 7 et 9 M€ par km de ligne pour l'ensemble en monocâble et le double en multi- câble. A titre de comparaison, une seule voie d'autoroute coûte environ le même prix (et il y en a souvent 3ou4).
enfin, pour avoir une comparaison valable, il faut rappeler que les voies routières coûtent en entretien sur 10 ans le prix du neuf (statistique de la MetRO sur l'autoroute de contournement de Grenoble), et le coût annoncé dans ce cas ne contient ni le fonctionnement ni l'entretien des véhicules.
Les coûts d’expoitation
les coûts d'exploitation du câble sont des coûts de personnel et de suivi de l'état de l'installation et, en particulier, des pylônes, du câble et des liaisons câble cabine (les pinces).
LES TYPES DE TRANSPORT PAR CÂBLES
Le câble a deux fonctions à remplir : tenir la cabine à une hauteur qui ne pose pas de problème pour ce qui se passe au sol, et tracter les cabines.Si l'on se réfère aux câbles, il existe deux familles de matériel :
z télécabines et télésièges monocâbles,
z télécabines multicâbles (2s , 3s, Funitel, DMC, téléphériques), qui ont un ou plusieurs câbles à fonctions spécialisées ou identiques : tracteur ou porteur, ou tracteur-porteur.
Si on se réfère au mode de fonctionnement, il existe trois familles de matériel :
z téléphériques : les cabines font l'aller et le retour du même côté. il n'y a donc qu'une seule cabine par sens. les cabine s'arrêtent complètement pour laisser descendre puis monter les passagers suivants.
z télécabines : le parcours aller se fait d'un côté de la ligne, le retour de l'autre. les cabines se suivent d'une gare à l'autre, sont débrayées du câble tracteur en entrée de gare et ralenties dans la gare, et, dans chaque gare arrivée,
une poulie ou un guidage les fait passer d'un coté à l'autre de la ligne.
z appareils pulsés : les cabines sont groupées par 2 à 5 véhicules. elles sont attachées de manière fixe au câble trac- teur. en gare, elles tournent autour d'une poulie, de sorte que l'aller se fait d'un côté de la ligne, le retour de l'autre. quand un groupe de cabine entre en gare, on ralentit toute l'installation et on la ré-ac- célère quand les cabines sortent de gare.
10 - Mobilités Magazine théMatique - Juillet 2019