Page 23 - MOBILITES MAGAZINE n°45
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 conseille Bénédicte Guenot. Le tout en cohérence avec les au- tres systèmes de mobilité. Sans cette analyse préalable, le TAD ne sera pas utilisé car il ne ré- pondra pas aux besoins de mo- bilité. « Il n’y a pas de solution miracle en matière de mobilité. Le TAD doit s’inscrire dans le continuum de l’ensemble des modes de déplacement », pour- suit Benoît Jaby.
« Ubérisation »
du transport public »
Pour alléger les coûts de fonction- nement l’une des solutions est d’agir sur la tarification en augmen- tant la part payée par les usagers. En France, la politique tarifaire des collectivités est généralement d’ali- gner le prix du TAD sur celui du transport public régulier. «Très peu de collectivités sont prêtes à tenir un discours qui consisterait à justifier une différence de prix en expliquant que les usagers qui prennent un TAD disposent d’un service flexible, réservable en fonc- tion de leurs besoins», note le responsable des solutions de mo- bilité chez Transdev.
Pour baisser la facture, l’autre so- lution est de recourir à des sous- traitants via des taxis ou des VTC. « Ce qui ne dégrade pas la qualité de service puisque les spécifications des prestations et le cahier des charge des sous-traitants sont dé- finis par la collectivité ou le trans- porteur », précise Benoit Jaby. « Ce qui nous permet de mettre en place des modèles que nous pour- rions qualifier « d’Uber du transport public » pour des cas d’usage où cela ne serait pas rentable de mo- biliser deux minibus et deux conducteurs toute la journée pour un nombre de courses limité ». Transdev a développé ce modèle de façon industrialisée aux Pays Bas via les « taxis régionaux ». Il s’agit de services subventionnés,
administrés par les communautés de communes. « Plutôt que de dire que le transport public subit l’Ubérisation, ces expériences dé- montrent au contraire que l’épouser et l’intégrer dans des modèles opérationnels permet d’en tirer un bénéfice », affirme Benoît Jaby. Les Pays-Bas ainsi que l’Allemagne ont aussi développé une autre so-
lution légère qui consiste à confier la conduite du véhicule de transport (acheté par la collectivité) à des conducteurs volontaires. « C’est un modèle imaginable en France puis- que la LOM a levé des contraintes règlementaires pour mener des expérimentations de ce type », rappelle le directeur. z
CHRISTINE CABIRON
  MOBILITÉS MAGAZINE 45 - FÉVRIER 2021 - 23
  

























































































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