Page 48 - MOBILITES MAGAZINE N°68
P. 48
micomobilité / CONCEPT
Le concept de « ville du 1/4 d’heure » fait depuis 2016 son chemin dans certains petits cercles de réflexion
de l’urbanisme, de la mobilité et de la transition énergétique. Mais qu’en est-il réellement de cette idée ? Quelles sont les notions développées par ce courant
de pensée en matière de mobilité ?
Quelles applications concrètes peut-on d’ores et déjà mettre en lumière ?
Carlos Moreno, titulaire de la chaire ETI (Entrepreneuriat, territoire, innovation) de l’Université de Paris I Sorbonne.
Ville du quart d’heure et mobilité urbaine
Le concept de « la ville du quart d’heure » naît en 2016 sous la plume de Carlos Moreno, titulaire de la chaire ETI (Entrepreneuriat, territoire, innovation) de l’Université de Paris I Sor- bonne. « La ville du quart d’heure, c’est réunir, à un quart d’heure de chez soi à pied ou en mobilité active, l’ensemble des
éléments qui font que l’on est plus ou moins heureux. C’est-à-dire habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, s’éduquer, avoir des loisirs », résume-t-il en janvier 2020, lors d’une conférence de soutien à Anne Hidalgo, alors en campagne pour sa réélection à la mairie de Paris. A peine installée dans son fauteuil pour un
deuxième mandat, l’élue, qui voit dans ce concept une des conditions de la transfor- mation écologique de la ville, nommera d’ailleurs Carine Rolland au poste d’adjointe à la ville du quart d’heure. Il est vrai que le concept porté par Carlos Moreno coche toutes les cases « idéologiques » pour un certain nombre d’élus, puisqu’il s’appuie, de la bouche même de son concepteur, sur quatre principes : proximité, mixité, densité et ubiquité. Quatre piliers auxquels il faut bien ajouter démobilité, même si cette der- nière idée est moins mise en avant, car peut-être un peu trop facilement assimilable à la notion de décroissance, un principe qui n’est pas encore totalement accepté par la population, et donc l’électeur...
La ville du quart d’heure rêvée
L’idée peut en effet paraître séduisante de prime abord pour les adeptes de la « ville apaisée », puisqu’elle milite finale- ment pour un retour aux sources de la
48 MOBILITÉS MAGAZINE 68 - JUIN 2023