Page 33 - MOBILITES MAGAZINE N10
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Politiques & institutions
t TGV” au réseau “intégré”
projets de lignes à grande vitesse et de lignes nouvelles ferro- viaires » destinées à « accroître la mobilité » !
Sans la LGV Toulouse- Bordeaux, la crainte de la
« fracture territoriale »
Car la réalité et la géographie sont têtues. Loin d’accréditer l’idée d’un achèvement des LGV, elles offrent l’image d’un réseau à grande vi- tesse qui reste toujours incomplet, en dépit de ses 2591 km, et même si on y ajoute les 34 sections du réseau classique parcourables à 200/220 km/h. Le réseau LGV ap- paraît d’autant plus incomplet que, côté autoroutes et routes express à 2 x 2 voies, afin d’offrir les mêmes normes comparatives, cette pru- dence n’est guère de mise.
En dépit d’un réseau de 13 000 km, qui offre une couverture quasi- optimale du territoire, des projets autoroutiers continuent d’émerger, quitte parfois à être artificiellement
adossés à d’autres, même non dé- cidés (1). En revanche, on constate que le réseau ferroviaire à grande vitesse d’aujourd’hui ne couvre pas l’ensemble des grandes rela- tions radiales, même si les projets aujourd’hui « en pause » renfor- ceraient le réseau. S’ajoute le fait que les liaisons ferroviaires trans- versales équipées de LGV sont inexistantes(2).
Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie-Pyrénées- Méditerranée.
Aussi, excepté le cas particulier du projet transalpin Lyon-Turin, dont le calendrier, voire l’incertain devenir, se trouve lié à l’Europe comme à des accords spécifiques franco-italiens, un véritable bou- clage du réseau à grande vitesse ne peut se concevoir sans relier Toulouse, la quatrième métropole française. Ce qui explique pourquoi, tous courants politiques confondus, que Carole Delga, présidente so- cialiste de la région, à Jean-Louis Moudenc, maire LR de Toulouse, les élus d’Occitanie-Pyrénées-Mé- diterranée, dénoncent une « frac- ture territoriale ».
L’erreur est sur la route
Le 21 septembre 2017, à l’occasion du lancement des Assises natio- nales de la mobilité, ils ont voulu « faire entendre fortement la voix (du) territoire concernant notam- ment les lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpel- lier-Perpignan actées à deux re-
Carole Delga avait mis en regard les sept milliards d’euros du coût de la LGV Bordeaux-Toulouse avec les 25 milliards d’euros du métro du “Grand Paris Express”.
MobiLités MAgAzine 10 - DECEMBRE 2017 - 33