Page 80 - Voyages & Groupe N°2
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                 callejeras (le street food hispa- nique) qu'on découvre à belles dents. Coupée par un long aque- duc, les ruelles alignent libraires débordés de livres et marchands de selles, de sombreros et de fouets pour le charro, le cowboy mexicain.
Reprenant la route de Mexico, le mystérieux lac de roseaux de Patzcuaro laisse s'envoler ses aigrettes blanches, gardé par les puissantes tours en fer à cheval des temples de Tzintzuntzan, cu- riosité unique des temps préco- lombiens.
En repassant par l'impressionnant périphérique de Mexico, on peut programmer deux sites : d'abord, le sanctuaire de la Vierge de Gua- dalupe, chère aux patriotes, et fêtée chaque 12 décembre par un pays en délire. Ensuite, les puissantes pyramides de Teoti- huacan : chaque palier de celle de la Lune correspond à un nou- veau souverain, qui rehaussait l'édi ce et signait son avènement par des sacri ces humains, dont on a exhumé les reliques. Roulant vers Puebla, on longe le
Pratique
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d'azulejos ou striées telle des meringues : Puebla est d'autant plus un délice, qu'elle est capitale gastronomique. On y savoure la dinde au mole poblano, "sauce de Puebla", à base de cacao. Sur les hauteurs de la cité, un petit fort peint à la chaux reçoit la visite d'ados en survêt, que des profs optimistes veulent intéres- ser à ce qui s'est passé ici, le 5 mai 1862. La terre, jonchée d'os- sements mexicains, est sacrée : c'est là que les soldats locaux étripèrent les zouaves de Napo- léon III.
Les Français réussissent à venger cette déculottée, mais ils doivent abandonner le Mexique et leur poulain Maximilien, qui sera fu- sillé à Queretaro. Le tableau de Manet qui relate l'exécution, mon- tre bien que l'impressionniste n'est pas venu ici dresser son chevalet. Il a juste plagié une autre scène de fusillade, celle du Tres de Mayo, par Goya !
De vieilles Indiennes en costume vendent des poupées sous les statues de généraux et les arbres où pépient les passereaux : la chapelle commémorative de l'exé- cution de l'infortuné Habsbourg est l'occasion d'une pause dans un frais jardin.
Pour rester sur les premières an- nées du Mexique, l'extension à Guadalajara permet de découvrir le pays dans ses clichés les plus forts, puisque c'est ici la patrie des sombreros pointus et des mariachis, ces orchestres de cui- vres mercenaires aux tenues de  l d'argent ou d'or.
Et autour de la ville s'étend l'uni- vers alambiqué des agaves bleus et des haciendas : le monde du tequila, mot masculin, comme on l'ignore souvent, normal pour le pays du machismo. Mais te- quila et mariachis méritent à eux seuls un autre voyage.
 vertigineux volcan Popocatépetl, dont s'échappent souvent des fumeroles blanches. Couleurs vives, arcades fraîches, cathé- drale cernée par des anges de fonte, hautes demeures émaillées
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1 Sc̀enes aniḿees de la vie quotidienne.
2 Les souter- rains courent sous la ville minìere de Guanajuato.
  • Conseil de Promotion Touristique du Mexique Tél. : 01 42 86 96 12 - www.visitmexico.com/fr
• O ce de tourisme de Mexico www.mexicocity.gob.mx/guias/frances/index.php
Hôtellerie
• Holiday Inn Zocalo**** (Mexico)
Avec ses 105 chambres dans l'angle du Zocalo, donc en plein centre-ville. Un peu étriqué dans sa structure, mais vraiment très central. Bien isolé du bruit extérieur. Restaurant et bar avec petit déjeuner bu et avec vue imprenable depuis la belle terrasse. Petit centre de remise en forme et coin centre d'a aires.
www.holidayinn.com
• Quinta Real (Puebla)
Membre de la chaîne Quinta Real, bien rodée aux groupes. Installé dans un cloître du XVIe siècle re- converti en splendide hôtel en mêlant avec dis- cernement modernité et classicisme. Bar, boutiques et centre d'a aires avec salles a érentes (le cloître
peut être a ermé). 83 chambres de charme très (trop) di érent, meublées avec des meubles an- tiques ou de style. Restaurant local et international dans l'ancienne cave à vin des moniales. quinta-real-puebla.hotel-rn.com
Restauration
• La Nueva Opera (Mexico)
Bar et brasserie : au centre de la ville dans un décor qui pourrait être celui d'un western (1876), l'un des plus célèbres - et des plus beaux - res- taurants de la capitale o re une cuisine mexicaine ou internationale.
www.barlaopera.com
• Olé Olé (San Miguel de Allende)
Un petit restaurant amusant, original et sans pré- tention tourné vers la tauromachie. Fajitas et viande saignante au milieu des banderilles, des têtes de taureau empaillées et des a ches des grands toreros mexicains. www.experience-san-miguel-de-allende.com
80 - VOYAGES & GROUPES 02 - MARS 2017
TEXTE ET PHOTOS PIET KRAAL
 Hors de France



































































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