Page 52 - MOBILITES MAGAZINE N°3
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                 Politiques & institutions
4Les RECETTES de La navette font-eLLes vivre L’aéroPort et contriBuent-eLLes à financer Le maintien de ryanair sur Beauvais ?
 OUI... La liaison par autocar contri- bue à hauteur de 30 à 50 % au chiffre d’affaires dégagé sur le pé- rimètre de l’ensemble du contrat de délégation de service public d’exploitation de la plateforme aé- roportuaire de Beauvais-Tillé (54,1 millions en 2016), alors qu’elle ne représente que 20 à 30 % du total des charges. Les recettes nettes de la navette, dont le montant est estimé entre dix et 20 millions d’euros, comblent donc à elles seules le déficit lié à l’exploitation de l’aéroport de Beauvais et per- mettent à la Sageb d’afficher un résultat positif de 300 000 euros. Il faut souligner par ailleurs qu’à Beauvais, les revenus tirés direc- tement des activités aéronautiques sont plus bas qu’ailleurs. Si aucune subvention publique n’est versée à la low cost Ryanair, l’aéroport de Beauvais accorde en revanche à l’entreprise irlandaise des avan- tages commerciaux et des remises sur les redevances aéroportuaires. Perdre Ryanair, qui draine 83 % du trafic de l’aéroport, serait fatal pour la plateforme et ses 1250 emplois directs et 4700 emplois induits.
MAIS... Ce modèle économique est fragile. La navette n’est plus la cash machine qu’elle a pu être par le passé. Le nombre de sièges proposé baisse de mois en mois (-100 000 entre février et octobre 2016). Sa fréquentation suit la même courbe descendante (1,473 754 million de passagers en 2016 contre 1,826 815 en 2015). Cette perte de vitesse se mesure aussi en termes de parts de mar- ché. Au début des années 2000, environ 60 % des clients de l’aé- roport de Beauvais-Tillé avaient recours à la navette...
Quinze ans plus tard, ils ne sont plus que 38 % à utiliser ce service !
N
La navette a transporté
1, 473 754 million de passagers l’année dernière.
La Sageb explique ces résultats en chute libre par la diminution de la part de la clientèle étrangère sur l’aéroport au profit de ressor- tissants français domiciliés en ré- gions (Hauts de France, norman- die...) qui, par définition n’a pas besoin de passer par la capitale pour se rendre à Beauvais. Autre facteur plombant : la concurrence, plus ou moins loyale, d’autres modes de transport. La voiture in- dividuelle, bien sûr, mais aussi le covoiturage avec Blablacar et sur- tout les vTC et autres conducteurs LOTI qui ont beaucoup de tort, de- puis deux ou trois ans, à la « na- vette officielle ».
     QUI PILOTE L’AÉROPORT DE BEAUVAIS ?
malgré la baisse de tra c enregistré en 2016, l’aéroport de Beauvais-tillé reste le dixième aéroport français, avec 3,9 millions de passagers en 2016 (4,3 millions en 2015). avec 99% de tra c low cost, il est de loin le premier aéroport low cost de france. a partir d’avril prochain, cinq compagnies aériennes y opèreront : ryanair, l’historique, qui génère 83 % du tra c, Wizzair, Blueair, air moldova et une nouvelle venue, la catalane volotea.
depuis 2006, la plateforme aéroportuaire est pilotée par le syndicat mixte de l’aéroport de Beauvais-tillé (smaBt), établissement public créé en 2006 par la communauté d’agglomération du Beauvaisis, le conseil général de l’oise et la région Picardie. en 2008, l’autorité organisatrice représentée par le smaBt a con é la gestion et l’exploitation de l’aéroport à la sageb (société aéroportuaire de gestion et d’exploitation de Beauvais), détenue à 51 % par la cci de l’oise et à 49 % par transdev. La sageb est en charge de l’aéroport et de la navette autocar entre Paris et Beauvais dans le cadre d’un contrat de délégation de service public (dsP) signé pour quinze ans.
 52 - moBiLités magazine 03 -AvRIL 2017
 





















































































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