Page 23 - MOBILITES MAGAZINE N°33
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                 vice-président aux transports. les Pays-de-la-loire empruntent en- core une autre voie. ils généralisent le port obligatoire du gilet réflé- chissant. il n’était obligatoire que dans un département. « Une cul- ture de la sécurité s’est installée chez les élèves et autour d’eux, chez les parents, les enseignants en passant par les conducteurs. Elle a fait ses preuves. Nous vou- lons la faire émerger partout et l’entretenir », indique roch Bran- cour, vice-président aux transports. Dans le grand-est, on met plutôt l’accent sur l’accompagnement des élèves dans le but de préserver la tranquillité des conducteurs.
la nouvelle-aquitaine planche à nouveau sur l’équipement des cars. elle teste des coupe-ceintures au- tomatiques et des marteaux élec- troniques, toujours pour diminuer les risques en cas d’accident, et ce dans le but éventuel de les gé- néraliser.
La pénurie de conducteurs
certains épisodes, comme les 300 élèves laissés sur le bord de la route à Strasbourg, ont servi d’alerte. les rentrées 2018 et 2019 aussi, très tendues. la pénurie de conducteurs, considérée initiale- ment comme le problème des en- treprises - sur le thème « pas question de s’immiscer dans les relations sociales de nos fournis- seurs » - commence à être traitée sérieusement par les régions, et de plusieurs façons.
la première, en tant que respon- sable d’un marché public, consiste à appliquer ou à instaurer des pé- nalités financières en cas de service non-effectué, une position assez générale mais d’application pru- dente. a la dernière rentrée, les Pays-de-la-loire ne les ont pas appliquées, ces pénalités, l’inca- pacité des entreprises à trouver des conducteurs semblant si im- portante que l’équilibre financier
N
Pays de la Loire : Gilet réfléchissant obligatoire pour tous les élèves et une nouvelle marque, Aléop.
des transporteurs concernés y au- rait succombé. les régions au- raient-elles davantage d’égards vis-à-vis de leurs Pme de transport que les Départements avant elles ? oui, si l’on se fie, à la décision de la nouvelle-aquitaine, de mettre fin aux appels d’offres plaçant un département entier (charente-ma- ritime) dans un seul lot. ou au grand-est, fier de ses 80 trans- porteurs dans le Haut-rhin, et qui a mis fin à la mode des marchés de 4 ans à bons de commande pour passer des contrats de 7 ans. il est trop tôt pour le dire. mais le régime d’application réelle des pé- nalités en sera un signe.
car les régions se positionnement plutôt en partenaires des trans- porteurs qu’en donneurs d’ordres face à la pénurie de conducteurs. elles les accompagnent financiè- rement dans la formation de nou- veaux conducteurs, en collaboration avec Pôle-emploi ou en encoura- geant l’apprentissage, et ce en Bretagne, Pays de la loire, nor- mandie, grand-est, occitanie. elles entendent toujours promou-
voir le métier des conducteurs de cars. « Il n’est plus aussi dur qu’en 1850. Il est plus valorisant qu’avant. Il faut le faire savoir. Nous avons bien réussi à redonner des bou- chers à nos villages. Il n’y a pas de raison de ne pas parvenir à attirer les jeunes vers le métier de conduc- teurs de cars », juge renaud la- grave, vice-président aux transports de nouvelle-aquitaine.
Plutôt nouveau, les régions s’at- taquent au contrats de travail des conducteurs. il sont à temps trop partiels ? Pas assez d’heures ? elles en cherchent. en leur ajoutant le transport à la demande dans les zones peu denses de leur ter- ritoire (Pays-de-la-loire). en pro- posant autocars scolaires avec conducteurs à tarifs réduits aux communes (grand-est). celles-ci paient les coûts variables (les km et le temps de conduite) pas les coûts fixes. en mutualisant le trans- port avec les collectivités de com- munes se saisissant de leurs nou- velles compétences de transport (Bretagne). en formant des conduc- teurs de cars/aides à domicile (Bretagne).
enfin l’occitanie fait signer une charte sociale à ses transporteurs, quand la Bretagne les labellisent « social transports ».
La transition énergétique
Partout, ce travail est entamé. c’est à qui présente ses cars élec- triques, ses bus, ses stations à hy- drogène (Hauts de France) au bio- éthanol (nouvelle-aquitaine, entre l’île-de-ré et la rochelle), son futur réseau de stations au gaz (Pays-de-la-loire). toutes les ré- gions avancent et expérimentent. la nouvelle-aquitaine ne repasse pas un marché de transport sans demander qu’on lui propose des motorisations alternatives. Sur ce plan, le travail des régions est en cours. il promet. z
HubERT HEuloT
 MOBILITÉS MAGAZINE 33 - Janvier 2020 - 23
 


















































































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