Page 24 - MOBILITES MAGAZINE N°33
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                 Politique & institutions
    EUROPE/Ferroviaire
Le Léman Express, premier
  Premier Réseau Express Régional hors de l’Île-de-France, c’est aussi le premier RER transfrontalier. Le 12 décembre 2019, la SNCF et les CFF, le Canton de Genève et la région Auvergne-Rhône- Alpes, la Suisse et la France inauguraient le réseau Léman Express. Autour du tronc commun Genève-Annemasse, il concerne 230 km de lignes et 45 gares situées de part et d’autre de la frontière. Un réseau coordonné par Lemanis, une société franco-helvétique dédiée. Avec une tarification commune.
Une Euro-région qui sera structurée par le train de part et d’autre d’une fron-
tière. Sauf que la Suisse n’appartient pas à l’Union européenne, même si celle-ci finance une infime partie de la section française du projet au titre des liens transfrontaliers de l’Union.
Des liens concrétisés par des flux de navetteurs transfrontaliers qui ici totalisent plus de 220 000 dé- placements quotidiens, un chiffre qui, bon an mal an, augmente de 2%. Faute d’infrastructures adap- tées, seuls 16% de ces flux passent par les transports publics. Avec, en conséquence, une très forte surcharge des axes routiers trans- frontaliers.
Mais pour ne plus passer sur les rails, il fallait en quelque sorte bou- cher un trou. Puisque la courte ligne (2,1 km) à voie unique créée en 1888, et qui reliait Annemasse, à Genève se terminait en Suisse dans la petite gare périphérique
de Genève Eaux-Vives. Éloignée du centre-ville et de la gare prin- cipale CFF de Genève Cornavin. Côté infrastructures, le choix a consisté à moderniser totalement la ligne du côté français avec le doublement des voies et la ré- électrification, assortis du remo- delage de la gare d’Annemasse. Et côté suisse il fallait créer une nouvelle liaison à grande capacité en pleine zone urbaine. Selon un parcours complexe qui associe sec- tions souterraines, à l’air libre, en viaducs et en tranchées, la partie suisse de la ligne Annemasse-Ge- nève Eaux-Vives ayant d’ailleurs été enterrée. Au total, ce sont 16 km d’infrastructures nouvelles, ré- cupérées, ou modernisées, qui sont désormais situées au cœur du système du Léman Express.
Un premier noyau de RER
C’est le CEVA(1), le tronc commun Genève Cornavin-Annemasse, qui est lui-même doté de cinq nou-
velles stations intermédiaires, dont celle de « Lancy-Pont Rouge » réalisée par l’architecte Jean Nouvel. Construit de 2005 à 2011 au prix d’un investissement de 1,6 milliard de francs suisses (1,44 Md€) ap- portés par la Confédération et par le canton de Genève, le CEVA avait été précédé par le « Rhône Express Régional », un premier noyau de RER genevois qui utilisait une partie du tracé d’une ligne de fret entre Genève Cornavin et La Praille au sud de la ville(2) avant que le projet Léman Express n’intègre l’ensem- ble. La jonction des nouvelles voies avec la ligne Eaux-Vives-Anne- masse a été réalisée en septembre 2018.
En France, comme en reflet des grands travaux suisses, c’est la gare d’Annemasse qui a subi le plus de changements. Pour no- tamment remanier et agrandir le plan de voies avec la création de nouvelles voies terminus électri- fiées en 15 kV qui sont destinées
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