Page 81 - MOBILITES MAGAZINE N°64
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 Jean-Marc Arbaud, président de la CDPQ
 Québec. Ici, c’est la plus grande infrastruc- ture intégrée en transport public, depuis le métro de Montréal. Connecté aux sys- tèmes de transport existants (métros, trains et autobus), il ouvre une nouvelle ère de développement pour le transport collectif dans la grande région métropo- litaine.
: justement, quel est le périmètre auquel s’adresse le Rem ?
J-MA : la région métropolitaine de Mont- réal regroupe 82 municipalités, ce qui re- présente environ quatre millions d’habi- tants, soit la moitié de la population du Québec, sur un territoire de 4 360 kilo- mètres carrés.
: comment ont été attribué les tâches de construction et
d’exploitation ?
J-MA : des appels d’offres ont été lancés. Après compétition et sélection, ils ont abouti au choix de deux consortiums an- noncé le 10 novembre 2016. Le premier concerne l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction des infrastructures. Il a été confié à NouvLR qui réunit SNC La- valin, Dragados, Groupe Aecon, Pomerleau, EBC... Le second, pour la fourniture du matériel roulant, de systèmes et de ser- vices d’exploitation et de maintenance, a été attribué au Groupe des Partenaires pour la Mobilité des Montréalais (GPMM). Il associe Alstom, Transport Canada, SNC Lavalin... Pour celui-ci, il s’agir d’un contrat d’une durée de 30 ans à compter de la date de la mise en service.
: quel est le montant de l’investissement et qui le supporte ?
J-MA : le montant global est de 5,2 Mds€ supportés pour 50 % par la CDPQ. Infra (cf. encadré 1) avec d’autres acteurs ins- titutionnels ou industriels provinciaux, fé-
déraux et multinationaux. Sur ce montant, la CDPQ, qui a un bail de 100 ans signé avec le gouvernement du Québec, en as- sure un peu plus de la moitié. Nous sommes propriétaires de toutes les in- frastructures, les équipements, installa- tions...
: y a-t-il un volet environnemental sur ce projet ?
J-MA : une fois mis en service, le Rem contribuera à la diminution de 680 000 tonnes de Gaz à Effet de Serre sur une durée de 25 années d’exploitation. 250  000 arbres sont déjà en cours de plantation pour compenser les émissions nécessai- rement générés lors de la construction des ouvrages. Les arbres qui seront cou- pés pour les besoins de la construction seront remplacés, avec 10  % de plus qui seront plantés sur les mêmes territoires.
: quelle billettique et quelle tarification ?
J-MA : la billettique du Rem et sa tarifi- cation sont du domaine de l’Autorité Ré- gionale de Transport Métropolitain. C’est elle qui définit la grille tarifaire, gère sa commercialisation et la distribution de l’offre. L’offre du Rem sera la même que pour les autres modes métro ou autocars. Il n’y aura donc pas d’augmentation spé- cifique pour ce nouveau service qui sera intégrée à l’offre proposée aujourd’hui sous la marque « Opus ». Les usagers bé-
néficieront donc demain d’un service bien plus performant en matière de rapidité, 16 minutes entre Brossard et la Gare cen- trale, sans comparaison à ce qui peut être réalisé par la route, à un prix très compétitif par rapport à la voiture individuelle. Le montage financier mis en place prévoit que le gouvernement nous rémunère à hauteur de 72 cents par kilomètre/passa- ger, garantissant à la CDPQ un retour sur investissement qui a été calculé entre 8 et 9 %, sur la base de la fréquentation projetée.
: que va devenir la CDPQ Infra au-delà de 2025, quand le Rem
sera achevé ?
J-MA : notre modèle intégré et de maîtrise totale des dossiers dans les projets sur lesquels nous nous engageons apporte sécurité et fiabilité. Cette façon globale de fonctionner, nous permet de garantir une simplicité et une efficacité meilleure, susceptible de faire gagner, en période normale, entre cinq et six ans sur les délais de réalisation habituels de ces projets lourds que sont les infrastructures de transport. Il n’y a qu’à observer ce qu’il se passe sur certains grands chantiers eu- ropéens, par exemple. Sur ces bases, nous poursuivons deux projets qui sont en cours de négociation, mais dont il est encore trop tôt pour parler. L’un se situe aux Etats- Unis et l’autre au Canada.
: l’Europe figure-t-elle dans les projets ?
J-MA : nous ne nous interdisons aucune partie du monde et nous avons de nom- breux contacts, notamment en France. Mais il faut reconnaître que l’Europe ne figure pas aujourd’hui dans nos priorités, tout au moins pas à court terme.
Propos recueillis par Jean-François Bélanger
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MOBILITÉS MAGAZINE 64 - DÉCEMBRE 2022 81
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