Page 83 - MOBILITES MAGAZINE N°64

décembre 2022
L’Occitanie généralise le TER à un euro
Après l’initiative prise lors des épisodes de pénurie de carburant liés aux grèves d’octobre, la Région Occitanie généralise le principe du TER à un euro, tous les premiers week-ends de chaque mois. Ce principe sera aussi appliqué à chaque pic de pollution déclenché par les préfectures.
L’Occitanie poursuit ainsi sa politique de prix bas et attractifs pour les TER. La SNCF est complice : « depuis le début de cette année, le trafic TER est en hausse de 27 %, les recettes le sont aussi de 10 %, ce qui en fait la meilleure performance de l’Hexagone », se réjouit Philippe Bru, directeur régional de SNCF Voyageurs. Ce qui n’empêche pas Carole Delga de se faire des cheveux blancs au moment des négocia- tions annuelles liées à la convention passée avec son opérateur. Pourtant, l’Occitanie a dé- cidé de poursuivre l’expérience du TER à un euro.
Elle sera mise en place tous les premiers week-ends de chaque mois, à compter de ce
mois de décembre. Ceci sur la base des résultats observés sur les deux week-ends d’oc- tobre : 250 000 voyageurs, dont 182 000 avec les billets à un euro.
« Cela correspond une écono-
mie de 650 000 litres de car-
burant et de 1,5 million de
tonnes d’émission de CO2 »,
apprécie Carole Delga. Cepen-
dant, dans l’avenir, il faudra faire face à la de- mande.
C’est pour cela que la réservation est recom- mandée, car l’offre de week-end est tradition- nellement inférieure à celle des jours de se- maine. Déjà en octobre, il a fallu que le trans- porteur mette en service 43 000 places sup- plémentaires. La réservation sera possible sur le web mais aussi via les gares.
Ce même dispositif du TER à un euro sera aussi appliqué sur les axes concernés en cas de
pollution, en fonction des alertes préfecto- rales.
En faveur du train, la présidente de Régions de France ne souhaite pas en rester là. Carole Delga compte porter au niveau national le projet de multiplier par deux les crédits alloués au rail, soit 100 Mds€ sur 10 ans, pour régénérer les infrastructures en y incorporant le matériel roulant, avec une implication accrue de l’Union Européenne et de l’Etat.
Jean-François Bélanger
Nantes-Blottereau, la nouvelle avant gare du nœud ferroviaire nantais
Le 17 novembre 2022, après trois années de chantier, le site remodelé de Nantes-Blottereau était inauguré alors que se poursuivent les opérations de transfert des installations fer- roviaires de Nantes-État* vers le nouveau site. En fait, il s’agit d’un site ancien remanié. En effet, Blottereau a longtemps été le triage de Nantes avant d’être en partie réutilisé pour le garage et la maintenance des TER des Pays
de la Loire et comme base arrière des trains de travaux, tout en conservant des activités de stationnement et de recomposition des rames fret.
Les nouveaux aménagements ont eu pour ob- jectif de transformer Blottereau en avant gare du nœud ferroviaire nantais. Par remaniement du plan de voies, création de nouvelles connexions avec les voies principales de cir-
culation sur l’axe Angers-Nantes et mise en place de plates-formes spécialisées.
Un ensemble géré par un nouveau poste d’aiguillage (à l’architecture primée au concours de « l’Équerre d’Or » en 2021) et qui centralise l’ensemble des mouvements sur le site et entre le site et les voies principales. Avec des liens fluidi- fiés entre gare de Nantes, voies de garage et d’attente des rames et atelier de maintenance TER.
De plus, l’offre fret sera renforcée par la construction d’une cour marchandises équipée de voies de 750 mètres de longueur et amé- nagée à proximité du boulevard périphérique nantais.
Ces travaux ont nécessité la construction de 18 km de voies nouvelles, l’électrification de 6 km et l’aménagement de 3,15 hectares de plates-formes de stockage au profit des acti- vités fret et des TER Pays de la Loire. Pour un investissement de 121,3 M€ partagé entre Nantes Métropole (70,8 %), Région des Pays de la Loire (10,5 %), État (10 %) et SNCF Réseau (8,5 %).
Michel Chlastacz
* L’ancienne gare de Nantes-État située sur l’île de Nantes au sud du centre-ville était avant 1937 et la création de la SNCF la gare de l’ancien réseau de l’État qui desservait Nantes depuis Paris-Montparnasse via Le Mans et Sablé. Alors que le réseau du P.O. (Paris-Orléans), issu de Paris- Austerlitz, empruntait l’itinéraire via Orléans, Tours, Sau- mur et Angers pour aboutir à la gare principale actuelle.
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