Page 14 - Voyages et Groupe N°10
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En province
Le Bus 26, de village en village
Pourquoi forcément chercher à amener des clients dans un res- taurant, pourquoi ne pas choisir plutôt de mener le restaurant jusqu’à eux? C’est sans doute le type de question que se sont po- sés Charles et Mélina Mon- couyoux - tous deux issus de la restauration - avant de lancer en juillet 2014 et après mûre réflexion leur concept : le Bus 26. Sa base se trouve à Châtel-Guyon (63). Auvergnat d’origine pour lui et d’adoption pour elle, le couple a eu l’idée d’aménager un bus a n d’en faire un restaurant gastro- nomique, mais non roulant pen- dant le repas. Car, s’il se déplace de village en village (de 100 à 6000 habitants), sans jamais tou- tefois dépasser les 60 km autour de sa base, il va se positionner dans « le meilleur endroit » : le plus stratégique tant pour le côté pratique que pour le côté visuel
sur les paysages environnants (en plaine l’hiver, en montagne l’été). Il n’en bougera plus pour assurer les services du midi et du soir. Avant de rentrer en n de journée à Châtel-Guyon. Le Bus 26 propose une salle de res- taurant, modulable en fonction
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des tablées, avec 26 places as- sises et ses couverts adaptés. Dans les assiettes : une cuisine évoluant au gré des saisons comme des trouvailles faites sur le marché, mais toujours à base de produits locaux. Le planning des déplacements du Bus 26, qui s’installe à chaque fois sur un même lieu pendant un mois, est régulièrement mis à jour sur le site web. Les disponibilités y sont visibles, mais les réserva- tions se font par téléphone. Fonc- tionnant de mi-mars à mi-dé- cembre, le Bus 26 peut aussi être privatisé pour accueillir les groupes. z
> La parole à... Charles Moncouyoux
Charles et Mélina Moncouyoux, fondateurs du Bus 26.
« Plusieurs mois ont été nécessaires a n de récolter su samment de fonds à la fois pour l’aménagement du bus, comme rehausser le toit a n d’o rir une vue pa- noramique, adapter la cuisine de 9m2, le rendre autonome en eau et en électri- cité..., mais aussi de faire connaître le concept (le projet mettra en tout deux ans pour voir le jour, ndlr). Nous avons fait une “petite” étude de marché. Quatre mille questionnaires ont été envoyés pour savoir si l'idée plaisait et combien les futurs clients étaient prêts à dépenser. Puis, nous avons sondé les mairies, listé celles qui étaient prêtes à nous accueillir. Tout cela a donné un résultat positif. L’étape suivante a consisté à trouver une banque pour le prêt et un bus à impériale. Concernant ce dernier, notre choix s’est porté sur un véhicule d’occasion que nous avons acheté 8500 euros (à l’époque un modèle Setra Mercedes avec 650 000 km
au compteur, ndlr), qu’il a fallu déshabiller et réaménagé, incluant le rehaussement du toit. C’est évidemment l’amé- nagement qui a été le plus coûteux. Nous avons investi en tout et pour tout 490 000 euros, hors taxe, dont un tiers en apport personnel, le reste en prêt sur sept ans. Nous avons réalisé cette année notre meilleur chi re d’a aires (nous n’en saurons pas plus, ndlr) sur une clientèle constituée à parité entre locaux et touristes. Nous avons déjà accueilli, par exemple, des Belges, des Bretons et des Parisiens. J’ajouterai également que 75% de nos clients sont des habitués. Jusqu’à mi-décembre, date à laquelle nous arrêtons, nous sommes déjà complets. Pour les groupes, nous conseillons de réserver très à l’avance ! Le concept séduit parce que, déjà, il est nouveau, et puis cela change d’un restaurant traditionnel. De plus, nous servons des produits frais autour, je crois, d’un accueil chaleureux ».
14 - VOYAGES & GROUPE 10 - DECEMBRE 2017
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