Page 19 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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                  tANALYSE / Exploitants & réseaux Pas de quartier pour les bus
de la Grande Couronne
         PARIS /GRANDE COURONNE
   Fontenay-sous-Bois
 Contrairement à la RAtp, op- tile, l’organisation profession- nelle  des  transports  d’ile- de-France,  qui  regroupe  140  ré- seaux de bus, principalement dans les  départements  de  la  grande couronne  parisienne  (seine-et- Marne,  Yvelines,  essonne,  val d’oise), n’est pas avare de données statistiques. Ainsi, il est établi qu’en- tre  2005  et  2015 ,  la  vitesse  com- merciale  a  chuté  de  5%  sur  l’en- semble  du  réseau,  soit  0,5%  de baisse chaque année en moyenne. « On est passé en dix ans de 17,5 km/h à 16,6 km/h »,  observe thierry Colle, directeur général du réseau  optile.  Dans  les  cas  ex- trêmes,  sur  certains  tronçons,  où la densité urbaine est combinée à l’absence  de  voies  reservées, comme à Argenteuil, versailles ou villeneuve-saint-Georges,  les  ré- seaux peinent à avancer à plus de 8 km/h. Ces mauvais chiffres s’ex- pliquent avant tout par l’augmen- tation significative de la circulation automobile  en  Grande  Couronne, dont la courbe suit l’explosion dé- mographique  des  villes  nouvelles
de  banlieue  (Cergy,  evry,  saint- Quentin-en-Yvelines,  Massy...).  A cette  saturation  des  axes  routiers s’ajoute la multiplication des amé- nagements  de  voirie  destinés  à faire  ralentir  les  automobilistes. Centres-villes  limités  à  30  km/h comme  à  sceaux  ou  à  Fontenay- aux-Roses,  ronds-points,  coussins berlinois,  dos  d’âne,  gendarmes couchés,  stationnement  alterné dans les zones pavillonnaires consti- tuent  autant  d’obstacles  pour  les bus  qui  sont  obligés  de  ralentir, voire  de  changer  d’itinéraire,  s’ils ne veulent pas trop secouer leurs
NThierry Colle, directeur général d’Optile.
“Dans les cas extrêmes, sur certains tronçons, où la densité urbaine est combinée à l’absence de voies reservées, les réseaux peinent à avancer à plus de 8 km/h”.
passagers et abîmer leur matériel roulant. Des solutions existent pour- tant. parmi les réalisations exem- plaires, on peut citer le réseau tice, autour  d’evry,  qui  avec  ses  18 km de voies en site propre (ex- clusivement  reservées  aux  bus) affiche  une  vitesse  commerciale de  21 km/h.  Autre  alternative  in- téressante :  les  couloirs  bus  qui peuvent augmenter de 50%, voire doubler la vitesse commerciale des véhicules. « Nos demandes ne por- tent pas forcément sur de longs tronçons. Dans certains cas, traiter le dernier kilomètre avant les arri- vées en gare ou à certains endroits ciblés pourrait déjà être très utile », assure thierry Colle. Dans un autre genre  mais  tout  aussi  efficace  et moins coûteux, le directeur général du  réseau  optile  suggère  la  mise en place d’un système de priorité aux feux. il ne reste plus qu’à faire de  la  pédagogie  auprès  des  élus afin  qu’ils  pensent  à  intégrer  la problématique du transport public de  voyageurs  en  amont  de  leurs réflexions sur la voirie. z
MARIE-NOËLLE FRISON u MOBILITÉS MAGAZINE 01 - FévRieR 2017 - 19
Entre 2005 et 2015, la vitesse commerciale des bus du réseau Optile a baissé de cinq points. La situation est préoccupante, mais des solutions existent pour redresser la barre.
 Choisy-le-Roy
©DR
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