Page 20 - MOBILITES MAGAZINE N°14
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                 AlaUne
intervieW / Jean Gadrat Directeur développement t
indigo Weel change de bra
    l’opérateur de stationnement indigo a développé à Metz, tours et bordeaux
une offre de vélos en libre-service en
free floating. Cette solution qui permet
de laisser ce mode de déplacement n'importe où dans la ville est rapide à déployer et ne coûte pas un euro à la collectivité. interview de Jean gadrat, directeur développement chez indigo Weel.
  : quel est l'intérêt pour un opérateur de
stationnement comme Indigo de proposer une offre de vélos en libre-service ? Jean Gadrat : nous nous intéres- sons à ce mode de déplacement depuis 2001. A l’époque Vinci Park (devenu indigo) a mis à la dispo- sition de ses usagers des vélos dans ses parkings afin de leur permettre de terminer leur trajet. Nous avons géré en France jusqu'à 10 000 unités. Nous avons ensuite compris que la place de la voiture dans les centres urbains allait évo- luer, et que la mobilité individuelle s'étendrait à d'autres modes de déplacement. Nous avons donc racheté des start-up, dont Watt Mobile, spécialiste du car sharing et du e-scoot sharing. En 2017, nous avons remporté le marché des Vélib’ de Paris, conjointement avec Smoove, Moventia et Moo- bivia. Cela nous a poussé à nous lancer pour de bon dans la mobilité individuelle partagée. Avec le vélo
en libre-service, nous changeons de braquet, en passant du btoc en btob. Pour cela, nous avons créé au sein d'indigo une société en mode start-up appelée "Indigo Weel". le coup d'envoi de notre développement dans ce secteur a été donné à Metz le 18 décembre 2017. Nous avons depuis déployé 300 vélos à Tours le 31 janvier et 500 à Bordeaux le 5 février.
: pourquoi avez- vous fait le choix du free
floating?
J.G. : l'avantage du free floating repose sur un déploiement très rapide. il n'y a pas besoin de tra- vaux d'ingénierie, ni pour construire les stations et les totems ni pour les alimenter en électricité. Autre avantage, cela ne coûte rien aux collectivités. C’est un système privé payé par les utilisateurs. il est clai- rement impossible que les villes continuent à financer des vélos en libre-service, car c'est un gouffre financier. Certaines se demandent
il n’est pAs possible de lAisser le vélo n’importe où.
En savoir plus...
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si c'est leur vocation de subven- tionner un mode de transport in- dividuel, même s'il est partagé. les collectivités préfèrent investir dans la création d'arceaux, la mise en place d'une signalétique favo- risant l'usage du vélo plutôt que de dépenser 3000 euros par vélo. A Metz, Tours et Bordeaux, tous les investissements (l’achat et la maintenance des vélos, le système d’exploitation) ont été pris en charge par indigo Weel.
: quel est votre modèle économique ?
J.G. : le vélo nous coûte environ 280 euros. Nous nous rémunérons sur la base des locations. C’est pourquoi, il est important que le taux quotidien de rotation par unité ne soit pas inférieur à quatre. Nous avons fait le choix de ne pas pren- dre des vélos-poubelle pour que les usagers les respectent. le van- dalisme est la deuxième variable du modèle économique, après le nombre de locations. Nous avons
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