Page 21 - MOBILITES MAGAZINE N°14
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  tUrbAin / VLS
       quet
fait le choix d'un vélo qualitatif avec un cadre en aluminium léger, trois vitesses et des pneus plein. Nous avons également choisi un bon cadenas. Plus de 60% des composants viennent de Chine et sont assemblés en Pologne. Nous espérons un jour opter pour des vélos français, mais pour l'instant, nous sommes astreints à un coût d'investissement contrôlé pour que notre objectif de quatre rotations par jour et par vélo permette un retour sur investissement à court terme. A Metz, nous pensons l’at- teindre dans deux ans.
: comment fonctionne votre système ?
J.G. : pour accéder au service, il faut télécharger notre application. le système de géolocalisation est intégré dans un cadenas intelligent situé à l'arrière du vélo. Un serveur positionne chaque unité sur une carte Google. Pour la libérer, il suffit de flasher un Qr code situé à l'arrière.
: où doivent être laissés les vélos ?
J.G. : ils peuvent être déposés n'importe où, mais il y a évidem- ment des règles. Nous définissons ainsi avec les collectivités les sec- teurs où elles veulent que les vélos soient disponibles comme les zones d'exclusion. Nous indi- quons également dans l’application les parkings où ils peuvent être rendus ou pris. S'il n'y a pas d'ar- ceaux, les vélos peuvent être lais- sés près des arbres ou sur un trot- toir, dès lors qu’il est assez large
le FREE FLOATING
n’A pAs besoin de constrUire des stAtions et des totems, celA
ne coûte rien à lA collectivité.
pour ne pas entraver la circulation des piétons.
: pourquoi définir des zones autorisées et
d'exclusion ?
J.G. : indigo a un intérêt écono- mique : il faut que le vélo tourne au moins quatre fois par jour. S'il se retrouve en banlieue où la den- sité de population est moins im- portante qu'en centre-ville, le sys- tème perd de son intérêt. Par ail- leurs, dans une ville très planifiée, très codifiée où tout est bien or- donné, où il y a un manque d'es- pace, tout le défi de cette nouvelle mobilité est que les usagers com- prennent que même si le système est en free floating, il n'est pas possible de laisser le vélo n'importe où. C'est un peu ce qui s'est passé avec Gobee.bike, dont les vélos étaient abandonnés un peu partout dans la ville. Conséquence : cela énerve les citadins et il y a beau- coup de casse.
: quel est votre système d'exploitation ?
J.G. : dans chaque ville, nous avons une équipe locale qui pilote un sys- tème d’exploitation. Nos agents sa- vent en permanence où sont posi- tionnés les vélos, l'état dans lequel ils sont. Nous comptons également sur les usagers pour nous trans- mettre des informations. A Metz, ils sont très impliqués et très parti- cipatifs. Notre service client reçoit énormément d'informations pour signaler des vélos cassés, endom- magés, mal garés ou positionnés hors de la zone autorisée. le sys-
tème est devenu vivant, collaboratif. Cela facilite énormément les in- terventions de nos équipes et per- met d'optimiser les tournées. En ayant un bon système de gestion, des usagers qui collaborent, une équipe locale réactive et un système de rémunération des usagers ver- tueux (ce que nous appelons le gaming), nous arrivons à pallier le côté “free flotte”, et faire en sorte que ces vélos prennent leur place dans le tissu urbain.
: et si un usager dépose un vélo hors zone
autorisée ?
J.G. : nous avons prévu un système de pénalités, et nous pouvons prélever sur leur compte une amende forfaitaire. Mais, avant d'en arriver là, nous faisons des mises en garde. Si elles restent vaines, nous pouvons blacklister les récalcitrants. A Metz, nous n'avons eu aucun cas de ce type, et les vélos sont laissés dans la zone autorisée.
: quel est le premier bilan de
fréquentation à Metz ?
J.G. : actuellement, nous avons déployé 300 vélos, mais la météo n'a pas été propice. En moyenne, il y a 200 courses par jour. l'appli- cation a été téléchargée 2200 fois, et le nombre d'utilisateurs actifs s'élève à 1100. Nous n'avons pas encore atteint un taux de rotation de quatre, car nous avons lancé le service en plein hiver.
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTINE CABIRON
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