Page 30 - MOBILITESMAGAZINE_N°12
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                 Technologies & innovations
     ANALYSE / Industrie
Le transport ferroviaire français
  Un transport ferroviaire qui serait totalement « propre », sans consommation
de carburant diesel
- donc d’énergie fossile - est-il possible en France ? Une situation qui serait en conformité avec les objectifs affichés par
le gouvernement pour l’horizon 2040. Passage en revue des solutions techniques existantes entre « électrification maximale » du réseau et développement de nouvelles technologies d’alimentation énergétique des matériels roulants.
La volonté gouvernementale est très officiellement affir- mée. Il faudra se passer des
carburants fossiles d’ici à l’horizon 2040 et en 2050 pour tous les transports, qui sont fondamenta- lement concernés, puisqu’ils re- présentent à eux seuls entre le quart et le tiers de cette consom- mation. Même si, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la route to- talise à elle seule 91% des émis- sions de CO2, le mode ferroviaire est aussi concerné, bien que la part des trafics ferroviaires, qui dépendent de la traction diesel, se trouve être aujourd’hui très mi- noritaire.
En effet, avec un réseau dont le taux d’électrification atteint près de 57% du kilométrage total, la traction thermique ne représentait en2016quede10à15%del’en- semble des flux. Soit environ 20% des trafics voyageurs et 10% des trafics fret exprimés en nombre de voyageurs et de tonnes, donc bien moins encore (de 5 à 10%) si
l’on calcule ces résultats en voya- geurs.km et en tonnes.km. Cette vision statistique globale deman- derait à être affinée et localisée, dans la mesure où la traction diesel ne reste primordiale que pour les circulations TER sur les petites lignes régionales(1), tandis que pour le fret, hormis sur quelques grands axes non électrifiés, la traction diesel concerne essentiellement les flux en provenance ou en di- rection du réseau capillaire fret dédié. Il est vrai cependant que ce réseau totalise 3176 km de lignes, soit plus de 10% du réseau, et 20% du volume du fret exprimé en tonnes. Tandis que persistent des circulations en traction diesel sous caténaires sur de nombreuses sections qui alternent lignes élec- trifiées ou non électrifiées, voire sur certains grands axes transver- saux qui ne sont que partiellement équipés électriquement.
Une situation qui interpelle sur la nécessité d’importantes électrifi- cations de « bouclage », qui per- mettraient de combler les trop
30 - Mobilités Magazine 12 - FévRIER 2018
   





















































































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