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porter l’attaque puis de revenir aux porte-avions. S’il les envoyait si tôt,
heures du point de lancement idéal qui aurait permis à ses avions de
grande vulnérabilité. Le problème était qu’il se trouvait à environ deux
Japonais alors que ces derniers se trouvaient dans une situation de
décision. S’il lançait immédiatement ses avions, il pouvait attaquer les
juin aux alentours de 7 h du matin, l’amiral Spruance dut prendre une
Lorsque les hydravions américains repérèrent la flotte japonaise, le 4
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savoir-faire disparaissait avec lui.
cette méthode. Lorsque mourait un pilote japonais expérimenté, son
savoir-faire et leur expérience, les Japonais, quant à eux, n’utilisaient pas
expérimentés des rôles d’instructeurs chargés de transmettre leur
aguerris au combat. Si les Américains attribuaient à leurs pilotes
significatif, les Japonais ne pouvaient remplacer leurs pilotes d’élite,
ses pertes plus rapidement que les Japonais. Et constat non moins
générale, la puissance industrielle américaine réussissait à compenser
hommes, 4 porte-avions, un croiseur lourd et 332 aéronefs. De manière
un destroyer et 147 aéronefs. Quant aux Japonais, ils perdirent 2500
Les États-Unis perdirent 307 hommes, un porte-avions (le Yorktown),
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par une simple maladie de peau !
retira donc ses forces et ne sut jamais que ses ennemis avaient été sauvés
Américains ne tombaient pas dans le piège qu’il leur avait tendu. Il
bout d’environ une journée d’attente, Yamamoto constata que les
lançant à la poursuite des autres navires de la flotte de Nagumo. Au
contenta de sa victoire et ne souhaita pas risquer ses porte-avions en se
probablement poursuivi l’offensive, alors que l’amiral Spruance se
mystérieuse et passagère affection de la peau. En effet, « Bull » aurait
plutôt Yad Hachem) était intervenu, en infligeant à Hasley cette
naufrage de leurs deux derniers porte-avions. Cependant, le destin (ou
piège qui les aurait sans doute menés au désastre, avec entre autres le
poursuive le reste des navires de Nagumo, se jetant ainsi droit dans le
participer à la bataille. Ils s’attendaient donc à ce que la flotte américaine
Les Japonais ignoraient que Hasley était hospitalisé et qu’il ne pouvait
LA MAIN CACHEE
Japonais, pour son extrême pugnacité, Spruance était plutôt modéré.
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92 89 Le jour le plus long 3 1 Divine… » 2 Prayer Breakfast, le 6 février 1986). 4 Dwight Eisenhower fit une confidence à l’un de ses forces alliées en Europe, il avait vécu une expérience Rétrospectivement, un lecteur non averti risquerait de croire La plus grande force d’invasion jamais déployée – 6 0
la guerre en défaveur des Alliés. Mais Eisenhower avait l’intuition qu’il elles s’étaient effectivement dirigées vers la côte française le 5 juin, « Nous n’avions aucune raison de gagner, compte tenu du
devait faire confiance à Stagg [le météorologue en chef des Alliés]. Le mais avaient dû rebrousser chemin en raison du mauvais temps. fait que 185 navires de la force japonaise affrontaient 33
débarquement devait avoir lieu. Le sort de la guerre se jouait sur un fil Or, plus tard dans la journée du 5 juin, le Général Eisenhower navires de la marine américaine. »
ténu, mais c’était tout ce dont disposait Eisenhower. « Je pense que LA MAIN CACHEE reçut un bulletin météorologique annonçant une éclaircie partielle
le lendemain matin, le 6 juin. Si Rommel était resté dans les
nous devons lancer l’opération. Je ne suis pas sûr de moi, mais je sens environs un petit peu plus longtemps, il aurait également reçu ce (Propos tenus par le Capitaine Stanford E. Linzey Jr., un
que c’est la chose à faire. » C’est sur cette déclaration mitigée que le bulletin. jeune soldat de la marine repêché après être tombé à la
débarquement en Normandie allait se dérouler le 6 juin au matin, en se La décision d’Eisenhower de lancer l’offensive reste mystérieuse, mer avec 2 000 autres de ses camarades lors du naufrage
basant sur la prévision météorologique la plus cruciale de l’Histoire… » même à ses propres yeux. Il était conscient qu’une tempête de leur navire, et auteur du livre « D.ieu était à
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(Eisenhower : À Soldier’s Life, de Carlo d’Este, Henry Holt and pouvait faire du débarquement la plus grande défaite militaire de Midway : le naufrage du USS Yorktown »).
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Company, 2002) tous les temps . L’Histoire regorge de désastres liés à de mauvaises
conditions météorologiques, et bien des nations virent leur destin
bouleversé à cause de flottes prises dans la tempête. Et pourtant, « J’ai une intuition », dit le Lt. Commandant Wade McClusky, en
au bout d’une longue et intense réflexion, mû par une intuition scrutant, à près de 6000 mètres d’altitude, l’immensité bleu azur
irrationnelle, il annonça à son cercle de conseillers : « Je pense que
nous devons lancer l’opération. Je ne suis pas sûr de moi, mais je de l’océan Pacifique.
sens que c’est la chose à faire. » 8 Il était 9 h 25, le 4 juin 1942.
McClusky, le chef d’une formation de bombardiers du porte-
· Une série de curieux concours de avions USS Enterprise, guettait l’arrivée de la flotte d’invasion
circonstances japonaise et avait apparemment perdu la trace de ses autres
escadrons.
Les faits que nous venons de décrire ne sont que quelques Arrivés au point de reconnaissance, ils ne trouvèrent personne
manifestions de la hachga’ha, grâce à laquelle ce fameux Jour-J et leurs réserves de carburant commençaient à baisser. Devaient-ils
marqua le « début de la fin » de l’Allemagne nazie. faire demi-tour ou continuer ? Se diriger vers le nord ou vers le
Mais d’autres exemples ne manquent pas : sud ?
I. Les nazis avaient planifié des exercices de guerre pour le C’est alors que McClusky, se fiant à une « intuition »
matin du 6 juin, ce qui éloigna du champ de bataille plus d’une irrationnelle, se dirigea vers le nord. Cette décision ne modifia pas
demi-dizaine d’officiers militaires allemands haut gradés. Quant à uniquement le cours de la guerre entre les États-Unis et le Japon, Le miracle de Midway
l’invasion fictive qu’ils avaient l’intention de mettre en scène, c’était
le débarquement des Alliés en Normandie ! mais également le cours de la guerre en Europe.
II. Il ne restait à l’aviation allemande que deux avions de
Le jour le plus long

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Le jour le plus long • • • À un niveau plus profond, le « roi et ses ministres » symbolisent Bien sûr, la plus grande leçon à retenir est que « Le cœur du roi Quelle conclusion pouvons-nous tirer de tout cela ? Qu’il vaut détails de nos vies personnelles. Si nous analysons notre propre
simple erreur de prévision sur le Jour-J pouvait faire basculer le cours de
être de la prévision météorologique la plus cruciale de l’histoire : une
Eisenhower affichait un visage préoccupé et solennel. Il s’agissait peut-
le vacarme du vent et de la pluie. À la place de son célèbre sourire,
rage à l’extérieur, et les généraux et amiraux entendaient distinctement
importants conseils de guerre de l’histoire militaire. La tempête faisait
En cette fin de soirée du 5 juin 1944, Eisenhower présida l’un des plus
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à quel point sa décision d’attaquer était aléatoire.
jamais besoin d’utiliser ce document, mais le fait qu’il l’ait écrit montre
relève de ma seule responsabilité. » Eisenhower n’eut heureusement
leur devoir. Toute erreur liée à cette tentative est de mon seul fait et
fait preuve de tout le courage et de tout le dévouement que leur incombe
informations disponibles. L’infanterie, l’armée de l’air et la marine ont
attaque en ce lieu et en cette heure en me basant sur les meilleures
succès et j’ai rapatrié nos troupes. J’ai pris la décision de lancer une
offensive dans la zone du Cherbourg-Havre n’a pas été couronnée de
message « In case of Failure » (« Message en cas de défaite ») : « Notre
Le 5 juin 1944, Eisenhower griffonna ce que les historiens appellent un
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Company, 2002)
(Eisenhower : À Soldier’s Life, de Carlo d’Este, Henry Holt and
on l’entendit murmurer : « Puisse D.ieu m’assister dans cette décision. »
Ce jour-là, le 5 juin, Eisenhower but plusieurs tasses de café d’affilée et
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Holt and Company, 2002).
l’aviation alliée.» (Eisenhower : À Soldier’s Life, de Carlo d’Este, Henry
auraient dû intervenir dans la nuit pour éviter d’être décimées par
fait la différence ? La question reste ouverte. Les divisions allemandes
étaient trop peu nombreux, et il était trop tard. Auraient-ils vraiment
où Hitler leur donna enfin l’ordre de s’engager dans la bataille. Mais ils
différence le 6 juin, attendirent jusqu’à 16 h cette après-midi-là, moment
Hitler, l’OKW refusa, et les deux formations qui auraient pu faire la
Rundstedt dut demander la permission officielle. N’osant réveiller
quartiers généraux d’Hitler] ayant le contrôle sur ces bataillons, von
réserve dans le secteur de Caen [en Normandie], mais l’OKW [les
LA MAIN CACHEE
de la Panzerdivision (la Panzer Lehr et la 12th SS) d’être placés en

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