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Il faut sauver Mathilde !

            Un texte d’Elisa Gonnot d’après Guy de Maupassant

            C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, dans une famille d'employés. Elle était
            heureuse, elle aurait pu l'être plus mais elle ne se plaignait pas d’être de la classe
            moyenne, elle vivait avec ce qu'elle avait et était contente.
            Un soir, son mari rentra, l'air réjoui et tenant une lettre à la main.
            -Tiens dit-il, voici quelque chose pour toi.
            Elle déchira vivement le papier et lut la lettre.
              Le lundi 18 janvier aura lieu un bal au village. Je vous prie Monsieur et Madame Loisel
            de     venir à cette soirée.
            -Ho ! C'est super, merci, je suis tellement heureuse…
            -…mais que vais-je me mettre sur le dos ?
            -Tu pourrais aller trouver ton amie Mme Forestier et lui demander de te prêter une robe.
            -C'est vrai, je n'y avais point songé.
            Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse.
            Mme Forestier alla vers son armoire et dit à Mathilde :
            -Choisi ma chère.
            Elle regarda, chercha et tout à coup, elle découvrit une magnifique robe et son cœur se
            mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle la regarda,
            s’admira dans le miroir en la mettant devant elle.
            Puis, elle demanda, hésitante, pleine d'angoisse :
            -Peux-tu me la prêter, rien que cela ?
            -Mais oui certainement.
            Mathilde sauta au cou de son amie, l'embrassa avec emportement et s'enfuit avec son
            trésor.


            Le jour de la soirée arriva.
            Mme Loisel était plus jolie que toutes et pleine de joie.
            Elle dansait avec ivresse, avec emportement.
            Elle était si heureuse de sa beauté grâce à la magnifique robe de son amie.
            Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un coin de
            la salle où personne ne venait, avec trois autres hommes dont les femmes s'amusaient
            beaucoup.
            Mme Loisel dit à son mari qu'elle avait passé une superbe soirée mais qu'elle avait mal
            aux jambes tellement elle avait dansé.
             Il lui dit :
            -Attend donc, je vais appeler un fiacre.
            Ils attendirent donc l'arrivée du fiacre.
            A son arrivée, ils montèrent dedans et allèrent chez eux. Lorsqu'ils descendirent Mathilde
            ressentit quelque chose la retenir, elle regarda et s'écria :
            -Ho non ! La robe de Mme Forestier est déchirée. Elle va m'en vouloir. Que vais je faire ?
            -Ho non ! Je ne sais pas. Tu pourrais peut-être lui avouer, je pense que c'est la meilleure
            solution. C'est mieux de dire la vérité qu'un mensonge. Et puis tu n'as pas fait exprès c'est
            ta robe qui s'est coincée dans le fiacre.
            Au terme de la discussion ils étaient arrivés dans leur cuisine.
            Son mari lui dit :
            -Demain, tu iras chez ton amie, tu lui expliqueras la situation et tu lui diras que tu pourras
            la réparer.
            Le lendemain, après le repas, Mathilde partit chez son amie.
              Quand elle arriva elle lui dit :
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