Page 15 - EXTRAIT ANACALYPSE
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LA VIE D’APRÈS
Un soir de novembre, année du Grand Séisme
Ce soir-là, le vent frais d’automne avait soufflé toute la
journée au-dessus d’Athènes et nettoyé le ciel de ses nuages.
La nuit était claire ; aucune lumière ne filtrait des immeubles
qui semblaient pour la plupart abandonnés ou partiellement
détruits, et l’absence d’éclairage public comme de voitures
rendait aux étoiles tout leur éclat. S’il y avait eu des touristes
dans la ville, ils auraient certainement grimpé en haut de la
colline de Philopapou ou sur l’Aréopage pour contempler
l’Acropole dans l’éclat argenté de la pleine lune. Depuis le
Grand Séisme qui avait secoué le pays entier quelques mois
auparavant, tué des centaines de milliers de personnes, chassé
des ruines de leurs foyers des millions d’autres, le cocktail
chimique provoqué par l’explosion conjuguée de plusieurs
usines dans toute l’Attique teintait l’air d’une étrange couleur
jaunâtre rappelant le soufre, sans que personne osât analyser
la teneur exacte de ses composants. Qu’aurait-on bien pu
faire ? Ceux qui pouvaient s’exiler loin de ce pays empoisonné
et meurtri l’avaient fait en rejoignant qui un proche exilé
lors de la crise économique, qui des cousins éloignés ayant
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