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Introduction


                  ➜   Début de l’utilisation du numérique au quotidien avec les ordinateurs personnels ;
                  ➜   Début de l’imagerie 3D pour la Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO)
                  dans l’industrie.



                  Dans notre profession, l’arrivée de l’imagerie 3D par les radiographies et les empreintes par
                  scanner intrabuccal et l’expression de l’intelligence artificielle à travers les algorithmes de
                  décision thérapeutique (par exemple : set up virtuel dynamique) ont permis le développement
                  des procédés individualisés de fabrication des appareils orthodontiques (CFAO), ce qui de
                  toute évidence génère de profondes mutations. Celles-ci interviennent dans un contexte de
                  transformation de la pratique médicale. Et aujourd’hui encore, l’ampleur et la portée de cette
                  révolution dont les limites ne cessent d’être repoussées, doivent nous interpeler ; cela crée
                  un bouleversement important des paradigmes de notre profession.
                  En traitant le sujet de la transformation numérique des cabinets dentaires, c’est un défi
                  passionnant que nous tentons de relever à travers ce livre. L’enjeu est bien la place et l’iden-
                  tité du praticien dans cette nouvelle ère : conservera-t-il la maîtrise du workflow numérique ou
                  deviendra-t-il un simple fournisseur des sociétés industrielles fabricantes ? Dès lors, l’objectif
                  de ce livre est de valoriser la place du praticien. Le défi décisif pour sa réussite est de parvenir
                  à transmettre la maîtrise de l’outil numérique aux praticiens, tout en les faisant progresser
                  médicalement et cliniquement au contact de l’outil numérique.
                  Car, si dans les années 1990, les bases étaient jetées, les compétences et les ressources
                  nécessaires pour l’imagerie 3D numérique en dentisterie demandaient des investissements
                  tellement importants que seules quelques sociétés pouvaient les utiliser et commercialiser
                  de nouveaux produits (Align Technology, Siemens CEREC). Aujourd’hui, nous assistons à
                  un déplacement de ces ressources et de ces compétences vers les cabinets dentaires et
                  les laboratoires de proximité. En effet, nous pouvons désormais produire « in-office » nos
                  appareils dentaires et orthodontiques grâce à l’imagerie 3D, aux imprimantes 3D et aux logi-
                  ciels de CFAO dont les prix sont devenus abordables et dont l’utilisation est en train de se
                  démocratiser.
                  Lorsque nous parlons d’outil numérique, nous évoquons exclusivement l’outil pratique pour
                  le praticien soignant. Mais nous ne nous penchons  que trop rarement sur l’opinion  et la
                  perception du patient. Les Français considèrent l’e-santé comme bénéfique pour le système,
                  à condition que les données restent sécurisées. En 2013, la majorité des Français étaient
                  déjà disposés à entrer dans l’ère de la médecine numérique. La même année, ils étaient
                  83 % à se déclarer favorables au dossier médical partagé et 68 % pensaient que le déve-
                  loppement de l’e-santé aurait des bénéfices pour les patients comme pour les soignants et
                  qu’elle améliorerait la qualité des soins.

                  Le numérique nous amène donc également à recevoir dans nos pratiques des patients inter-
                  nautes qui veulent avoir l’avis et l’expertise du médecin vis-à-vis de l’information trouvée sur
                  Internet. Ces patients estiment que la consultation d’Internet leur permet de mieux comprendre
                  la maladie et leur traitement et, à un moindre degré, les aide à mieux se prendre en charge et
                  à mieux participer à la prise de décision concernant leur santé. La relation patient – praticien
                  – fournisseur se trouve alors profondément modifiée et doit même aujourd’hui se réinventer
                  pour s’équilibrer.




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