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Introduction
Dans cette relation triangulaire, avant l’arrivée de l’industrialisation et de la technologie, le
praticien était le « savant » respecté et le donneur d’ordre. Depuis, l’évolution technologique
a fait basculer cette relation en faveur des sociétés commerciales dont la logique indus-
trielle cherche à réduire les intermédiaires lors de leur vente vers des « clients » qui sont
nos « patients ». C’est ainsi que nous voyons fleurir les propositions de traitement direct par
aligneurs, des ventes de kit de blanchiment, ou des mock-up pour un sourire aligné, de
plus en plus blanc ! Cela devient une nouvelle forme de « Denturologie », mais, cette fois,
numérique. Dès que le fabricant peut s’affranchir de cette responsabilité médico-légale sur
une structure commerciale basée à l’étranger, il peut vendre au patient à un moindre coût.
Cela effraie sans doute certains de nos confrères qui voient disparaitre une partie de notre
profession.
Cependant, en France, le praticien conserve les tâches les plus importantes, mais a égale-
ment l’avantage d’endosser intégralement la responsabilité médico-légale des produits pres-
crits et de leurs effets. De la sorte, même si un aligneur n’a pas besoin d’un praticien pour
des réglages, car il délivre de façon autonome l’information qu’il contient, décidée et créée
numériquement, la tentative de reléguer au rang de distributeur le praticien semble compro-
mise. Car aujourd’hui, l’internalisation totale ou partielle, avec la collaboration d’un laboratoire
de proximité, des processus de CFAO orthodontiques et dentaires permet au praticien de
reprendre la main et d’établir le lien médical avec son patient. Le praticien reste créateur de
valeur dans la chaîne de soin avec l’utilisation de ces nouveaux outils numériques. Il lui faut
ainsi les apprendre pour réussir à combiner les différents dispositifs pour utiliser le meilleur
outil selon les traitements à réaliser !
Sur un patient, « un cas », notre analyse de la situation clinique nous permet de faire une
proposition thérapeutique englobant l’objectif de fin de traitement, les mouvements possibles
et les différents dispositifs thérapeutiques pour y arriver. Nous pondérons ainsi nos choix
en fonction de notre diagnostic, nos objectifs, notre plan de traitement et notre expertise.
Les outils numériques nous permettent de réaliser aisément ce genre de simulation sur des
modèles 3D des arcades. Parallèlement à ces empreintes optiques numériques 3D, à notre
anamnèse et à nos observations cliniques, les examens complémentaires ont également
fortement progressé : la radiographie et la photographie 3D viennent apporter une dimension
supplémentaire et une quantité d’informations nouvelles, qu’il faut intégrer, analyser et utiliser
(set up) pour le bien thérapeutique de nos patients.
Toutes ces « informations et simulations numériques » permettent des échanges accrus entre
praticiens, patients et laboratoires de fabrication. Mais, surtout, l’outil numérique peut servir
au praticien lors de quatre étapes successives :
➜ Le diagnostic ;
➜ La planification thérapeutique ;
➜ La fabrication de l’outil thérapeutique sur mesure ;
➜ Le suivi thérapeutique.
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