Page 62 - Le savoir-(sur)vivre
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 L’enfer c’est les autres
Lorsque Jean-Paul Sartre, le philosophe humaniste, a écrit « L’enfer c’est les autres », il était bien loin de penser aux automobilistes
par rapport aux motards ! Pourtant, en gardant les mots mais en les affublant d’un nouveau sens, « L’enfer c’est les autres » s’adapte bien aux deux et quatre roues sans qu’il soit nécessaire de faire preuve de beaucoup d’imagination.
Pour nombre d’automobilistes, le motard n’est pas toujours en honneur de sainteté. à faire trop de bruit, à frôler les carrosseries, à dépasser trop vite par la droite ou par la gauche, à se rabattre sous le capot, le motard fait peur.
Et n’oublions pas que la peur engendre naturellement chez l’humain une agressivité défensive. Il faut rappeler que la peur rend méchant. Cela explique bien des comportements humains !
Dans cette lutte qui ne devrait pas en être une, par rapport aux voitures et aux véhicules utilitaires, le motard reste toujours l’usager faible.
Même si les équipements spécifiques (qui ne sont pas portés par tous) ont fait de grands progrès, ils ne vaudront jamais, en matière de protection, une structure métallique déformable emballée dans une carrosserie !
Pour le pilote d’un 2RM, celui dont il faut le plus se méfier, c’est l’automobiliste, parce que c’est sûrement celui qu’on rencontrera en plus grand nombre et parce que c’est probablement celui qui est le moins attentif à la conduite.
Au fil des ans, on a banalisé la conduite automobile et au fil des limitations de vitesse, on a fait perdre à l’automobiliste lambda l’intérêt de la conduite qui s’accomplit malheureusement aujourd’hui
de manière essentiellement passive.
Il en résulte que l’automobiliste contemporain type est un être humain qui essaie de respecter
les limitations de vitesse, qui lit l’itinéraire à suivre sur l’écran
de son GPS tout en écoutant la radio.
Et parmi ces braves gens qui n’ont aucun plaisir à conduire, il s’en trouve aussi un nombre non négligeable dont le reste d’attention disponible dans leur cerveau est « branché » sur le téléphone.
Et ce ne sont malheureusement pas les systèmes « mains libres » qui apportent une réelle solution à ce problème crucial.
L’automobiliste est souvent inquiété par la coexistence avec les motards dont il craint le comportement.
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