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La Tribune des travailleurs - No259 - Mercredi 7 octobre 2020
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INTERDICTION! DES LICENCIEMENTS
comité de liaison
pour l’unité
24348 signatures pour l’unité pour l’interdiction des licenciements (état au 6 octobre)
AIN: 14
210 217 84 1 851 117 85 516 883 51 805 461 370 99 292 440 456 384 101 157 58 135 131 LOT: 22 LOT-ET-GARONNE : 113 MANCHE : 5 MEURTHE-ET-MOSELLE : 484 MORBIHAN : 166 MOSELLE : 854 NORD : 236 OISE : 31 PAS-DE-CALAIS : 572 PYRÉNÉES-ATLANTIQUES : 420 PYRÉNÉES-ORIENTALES : 550 BAS-RHIN : 454 RHÔNE : 219 SAÔNE-ET-LOIRE : 293 SARTHE : 36 HAUTE-SAVOIE : 46 SEINE-MARITIME : 314 SOMME : 112 VAR: 31
ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE : ALPES-MARITIMES : ARDENNES : BOUCHES-DU-RHÔNE : CALVADOS : CHARENTE-MARITIME : CÔTE-D’OR :
CÔTES-D’ARMOR : EURE : EURE-ET-LOIR : FINISTÈRE : HAUTE-GARONNE : GERS :
GIRONDE : HÉRAULT : ILLE-ET-VILAINE : INDRE-ET-LOIRE : ISÈRE :
LANDES :
LOIRE : LOIRE-ATLANTIQUE : LOIRET :
VAUCLUSE :
VOSGES :
YONNE :
PARIS : SEINE-ET-MARNE : YVELINES :
ESSONNE : HAUTS-DE-SEINE : SEINE-SAINT-DENIS : VAL-DE-MARNE : VAL-D’OISE :
243 143 274
1 639 1 164 383 62 891 3 838 1 713 1 123
Béthune (Pas-de-Calais)
« Non à la fermeture de Bridgestone ! »
Croix (Nord)
Dimanche 4 octobre au matin, la municipalité (UDI) de Béthune appelait à une « marche blanche » contre la fermeture de l’usine de pneus Bridgestone et le licenciement annoncé de près de 900 salariés. Tout, sauf une marche de combat et de lutte. Les organisations ouvrières,
partis et syndicats, avaient été appelés à ne pas se montrer !
Silence, absence de revendications, à part la banderole de tête « Non à la fermeture de Bridgestone » tenue par les enfants des salariés. Cette étrange et pesante sensation de résignation a été contrebalancée par certains échanges avec des manifestants.
– « Cela fait des années qu’on nous prépare à ça : “Vous n’êtes pas compétitifs.” Mais la colère va finir par monter. »
– « Je travaille là depuis quinze ans. Les licencie- ments, ce sont les multinationales qui décident ! »
– « C’est l’Union européenne : libre circulation des travailleurs, des capitaux, des marchandises... alors, si c’est moins cher de faire des pneus en Pologne, ils ferment ici ! »
– « Les politiques, ils sont là avec leurs belles écharpes mais qu’est-ce qu’ils font ? Nationaliser, ils ne veulent pas en entendre parler ! »
– « Je travaille à Roquette (industrie pharma- ceutique – ndlr), à Lestrem, on est près de 3 000. On parle suppressions de postes, délocalisations... on craint pour nous aussi. »
– « Votre journal parle des hôpitaux ? Savez-vous que le service cardiologie de l’hô- pital de Béthune est fermé, transféré à Lens ? Sans parler des urgences en sous-effectif ! Interdiction des licenciements ? Je suis d’ac- cord!»
– « Je trouve ça gonflé d’interdire les partis et les syndicats dans la manif. »
– « Je suis retraité, j’étais délégué syndical dans l’usine. Mais je ne comprends pas la stra- tégie de l’intersyndicale qui appelle à conti- nuer à travailler comme si de rien n’était. »
Devant l’hôtel de ville, le maire au balcon remercie pour le soutien et réitère son refus de la fermeture. Dans la presse, il prône un plan B avec un fort investissement public. Le député LFI Quatennens prend l’appel du comité arrageois pour l’interdiction des licenciements, le plie soigneusement : « Je verrai plus tard... » Il dénoncera les 100 mil- liards accordés aux patrons « sans contrepar- tie », sans un mot évidemment de son vote à l’Assemblée nationale le 19 mars dernier, qui a accordé 343 milliards aux patrons.
Dans le cortège, 72 signatures « pour l’interdiction des licenciements » sont ras- semblées, dont plusieurs élus PS et PCF de Nœux-les-Mines et d’Auchy-les-Mines, et 8 exemplaires de La Tribune des travailleurs vendus. n
«Tous unis contre la famille Mul- liez ! », c’est sous ce mot d’ordre que la fédération CGT du commerce et des services appelle les salariés des enseignes du groupe Mulliez à la grève le 8 octobre et à un rassemblement national devant le siège social d’Auchan, à Croix (Nord). Rappelons que la famille Mulliez est la sixième fortune de France (à la tête de 26 mil- liards d’euros en 2020) et qu’elle possède de nombreuses enseignes de la grande distribu- tion (Auchan, Decathlon, Alinéa, Flunch, etc.). Utilisant l’ordonnance Macron du 20 mai 2020, la famille Mulliez a mis en faillite les magasins de meubles Alinéa qu’elle possédait, puis les a rachetés avec près de 1 000 licenciements à l’appui, et après que l’État a apuré ses dettes. Outre Alinéa, la famille Mulliez a également multiplié les plans de licenciements dans toutes ses entreprises : 1 500 dans les hyper- marchés Auchan (grâce auxquels la famille a touché, depuis 2013, un demi-milliard d’eu- ros de crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, CICE), mais aussi chez Top Office,
Happychic, Flunch, etc.
Le tract commun au rassemblement du
8 octobre de la fédération CGT du commerce et des services, de l’union départementale du Nord et de l’union locale de Roubaix conclut : « Avec une fortune de 26 milliards, une seule famille, la famille Mulliez, pourrait se per- mettre de briser la vie de milliers d’autres ? C’est insupportable, il faut que ça s’arrête ! (...) Inter- disons les licenciements ! » n
D.F.
Lille (Nord)
« Sur les 7 milliards qu’Air France a reçus de l’État,
L4 servent à leur plan social ! »
e 29 septembre, un rassemblement contre le plan social de l’usine Cargill (Haubourdin) était convoqué devant le palais de justice.
Une centaine de salariés de Cargill, Agfa (Pont-à-Marcq), Hop ! (Lesquin) et d’autres entreprises étaient rassemblés avec les syndi- cats CGT.
Un militant CGT de la filiale d’Air France Hop ! témoigne pour La TT : « À Lesquin, 50 salariés se voient proposer un reclasse- ment chez Air France, sur des postes sous- qualifiés et sous-payés.
On a nos familles, on n’a pas envie de déménager. Or ceux qui n’accepteront pas d’être mutés seront licenciés. 1 100 salariés au niveau national.
On passe de 60 à 29 avions, donc c’est la mort de Hop ! à court terme, tout ça pour laisser le champ libre au “low cost”, Ryanair, Easyjet, Volotea, c’est complètement aber- rant.
C’est une “ubérisation” du transport aérien. Pour un emploi en aéronautique, il y a deux à trois emplois indirects sur la plate- forme : les gens qui font le ménage dans les avions, les plateaux repas, la sécurité, le car- burant, la tour de contrôle, sont menacés. Air France a touché 7 milliards de l’État.
Surles7,ilyena4quivontserviràleur plan social. Avec cet argent, la moindre des choses aurait été de préserver l’emploi, et pas de jeter les gens à la rue, c’est à vomir. »
21 signatures « pour l’interdiction des licenciements » sont faites dans le rassem- blement, 5 journaux vendus et un abonne- ment. n
Correspondant
8 octobre : « Tous unis contre la famille Mulliez ! »
Information syndicale
La CGT TUI France a lancé une invi- tation à une « rencontre nationale des luttes » le dimanche 18 octobre : « Nous sommes 600 salariés licenciés grâce à l’argent public. Nous lançons cet appel à tous les salariés qui refusent cette situa- tion. »
Aéroport de Mérignac
Correspondants
Rassemblement contre la suppression de 114 emplois
Samedi 3 octobre, une centaine de salariés d’Air France se sont rassemblés dans l’aéroport de Mérignac pour le maintien de la ligne Bordeaux-Orly. Les élus syndicaux du comité social et économique ont dénoncé les conséquences dramatiques pour les 114 salariés dont il est prévu de supprimer le poste. Reçus au ministère, ils n’ont, à ce stade, obtenu aucune réponse. La direc- tion d’Air France ne communique que sur la mise en place du plan de départs volontaires. Les élus syndicaux ont réaffirmé la revendication du maintien de la ligne Air France et leur oppo- sition au réemploi en télétravail et aux mutations forcées vers d’autres lignes intérieures et au plan de « départs volontaires ».
« Sous couvert de l’écologie »
Une représentante CGT Air France explique au correspondant de La TT :
« C’est au moment du déconfinement que nous avons appris la décision de la direction d’Air
France de supprimer la navette Bordeaux-Orly.
L’impact pour les salariés d’Air France, c’est le passage de 174 emplois temps plein à 59. L’im-
pact indirect est très important, car pour chaque suppression d’emploi à Air France, il faut comp- ter 5 à 6 suppressions dans la sous-traitance, le commerce, l’hôtellerie...
La suppression de la navette Bordeaux-Orly s’est faite sous couvert de l’écologie au motif que le trajet Bordeaux-Paris en TGV dure moins de deux heures et demie. Nous savons cependant que des vols “low cost” cherchent à se positionner sur cette ligne. Quid de l’écologie ?
Dans plusieurs escales de province et à Orly, Air France positionne sa propre compagnie “low cost” Transavia, dont les personnels au sol et les personnels navigants ne sont pas des personnels Air France. » n
Disneyland Paris
Un « monde enchanté »,
qui manque de sérénité
La TT, au parc de Disneyland Paris afin A
de me renseigner auprès du personnel sur la situation du site. Dès mon arrivée je constate une sécurité omniprésente. Je tente néan- moins de prendre contact avec les employés. Immédiatement, un puis deux, trois et quatre agents de sécurité m’entourent. « Pas d’inquié- tude en France, nous n’avons pas la même situation que celle des États-Unis », expliquent- ils, avant de m’inviter à sortir du périmètre du parc (et à me mettre en relation avec la direc- tion). Je pars en direction du village Disney afin de rencontrer d’autres agents. Quatre agents m’interdisent l’accès et m’accompagnent vers la sortie. Selon Le Figaro, le chiffre d’affaires du groupe a plongé de 42 %. Qui peut croire que le personnel de Disney Paris sera épargné par cette multinationale ? n
près l’annonce par Disney de 28 000 licenciements aux États-Unis, je me rends, comme correspondant de
Daniel Martin