Page 341 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin
1315. Anas (das) a dit: «Le Messager de Dieu et ses Compagnons se mirent en route de façon à être les premiers à la
vallée de Badr. Puis arrivèrent les idolâtres. Le Messager de Dieu dit: «Nul de vous ne croira être arrivé le premier à
un endroit sans que je n'y sois déjà avant lui». A ce moment les idolâtres s'avancèrent et le Messager de Dieu dit:
«Debout à un Paradis ayant la largeur des deux et de la terre!». 'Oumeyr Ibn Al Hamàm Al Ansàri (das) dit: «O Messager de
Dieu! Un Paradis large comme les cieux et la terre?». Il dit: «Oui», 'Oumeyr dit: «Quelle chose formidable!» Le Messager de
Dieu lui dit: «Qu'est-ce qui te porte à dire: «Quelle chose formidable?» Il dit: «Rien d'autre, ô Messager de Dieu,
qu'un espoir d'être de ses méritants». Il lui dit: «Et tu en es effectivement». Il sortit alors quelques dattes de son carquois, se
mit à les manger puis dit: «Si je vivais tout le temps qu'il faut pour manger ces dattes, ce serait une trop longue vie». Il jeta
donc les dattes puis combattit l'ennemi jusqu'à ce qu'il fût tué». (Rapporté par Moslem)
1316. Selon lui encore: «Des gens vinrent demander au Prophète d'envoyer avec eux des hommes pour leur enseigner
le Coran et la Sunna (tradition du Prophète). Il leur envoya soixante dix hommes des Ansârs appelés «les lecteurs du Coran».
Parmi eux se trouvait mon oncle Haràm. Ils lisaient le soir le Coran et l'étudiaient entre eux (c'est-à-dire l'apprenaient). Le
jour, ils apportaient l'eau et la plaçaient dans la mosquée. Ils ramassaient aussi du bois qu'ils vendaient pour acheter avec son
prix de quoi nourrir les gens de Soffa (partie de la mosquée habitée par les immigrés pauvres et sans domicile) ainsi que les
pauvres. Le Prophète les envoya donc mais les autres les attaquèrent traîtreusement et les tuèrent avant qu'ils
n'arrivent à destination. Ils dirent (avant de mourir) «Seigneur Dieu! Fais savoir de notre pan à notre Prophète que nous
T'avons rejoint. Nous fûmes satisfaits de Toi et Tu fus satisfait de nous». Un homme (l'idolâtre 'Amer Ibn Toufayl) attaqua
par derrière Harâm Ibn Malhan, l'oncle de Anas. Il le transperça de sa lance. Harâm dit alors: «J'ai remporté le succès, par le
Seigneur de la Ka'ba». Le Messager de Dieu dit au même moment (à Médine): «Vos frères viennent d'être massacrés et
ils ont dit avant de mourir: «Seigneur Dieu! Annonce de notre part à notre Prophète que nous T'avons rejoint, que nous
fûmes satisfaits de Toi et que Tu fus satisfait de nous». (Unanimement reconnu authentique)
1317. Toujours selon lui: «Mon oncle Anas Ibn Annadar (das) manqua à la bataille de Badr. Il dit: «O Messager de Dieu! J'ai
manqué à ta première bataille contre les idolâtres. Si Dieu me donnait l'occasion de prendre part au combat des idolâtres, II
verrait sûrement ce que je ferai». Quand ce fut le jour de Ouhoud, les Musulmans battirent en retraite. Il dit: «Seigneur
Dieu! Je Te présente mes excuses pour ce qu'ont fait ceux-ci (ses compagnons) et je me déclare innocent de ce qu'ont fait
ceux-là (les idolâtres)». Puis il s'avança et trouva devant lui Sa'd Ibn Mou'àdh. Il lui dit: «O Sa'd Ibn Mou'àdh! Le Paradis, par
le Seigneur d'Annadar, je sens déjà son odeur en deçà du mont Ouhoud». Sa'd rapporte: «J'ai été incapable de faire ce qu'il a
fait». Anas raconte: «Nous trouvâmes sur son corps plus de quatre vingts blessures de sabres, de lances ou de flèches. Nous
trouvâmes que les idolâtres avaient mutilé son cadavre après l'avoir tué à tel point que personne ne le reconnut si ce n'est sa
sœur grâce aux extrémités de ses doigts». Anas ajoute: «Nous étions convaincus que le verset suivant a été descendu à son
sujet et au sujet de ses semblables: «Parmi les Croyants se trouvent des hommes qui ont tenu loyalement leurs engagements
vis-à-vis de Dieu. Il en est parmi eux qui ont atteint leur fin inéluctable». (Chapitre 33 - verset 23). (Unanimement reconnu
authentique)
1318. Selon Samoura (das), le Messager de Dieu a dit: «J'ai vu cette nuit en rêve deux hommes qui vinrent à moi (les
Anges Gabriel et Mikaël) et me firent monter sur un arbre immense. Ils me firent entrer dans une maison encore plus belle et
plus riche. Je n'avais jamais vu de maison plus belle que celle-là. Ils me dirent:
«Quant à cette maison, c'est celle des martyrs». (Rapporté par Al Boukhàri)
C'est une partie d'un long Hadith comportant plusieurs sortes de sciences et qu'on citera dans le chapitre de «l'interdiction du
mensonge», si Dieu veut.
1319. Anas (das) rapporte: «Oum Arrabi' Bent Al Barâ, la mère de Hâritha Ibn Souràqa, vint dire au Prophète : «O
Messager de Dieu! Parle-moi donc de Hâritha! (il avait été tué à la bataille de Badr). S'il est au Paradis, je me montrerai
patiente; mais si c'est autre chose, je me consumerai en pleurs». Il lui dit: «O mère de Hâritha! Ce sont des jardins dans le
Paradis et ton fils a atteint le Paradis supérieur». (Rapporté par Al Boukhàri)
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