Page 29 - KIMBERLEY pour Flip_Neat
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5- Tabagisme et pratique sportive
Certains sportifs ont recours au dopage pour améliorer leurs performances. Ils
utilisent notamment l’EPO. C’est une hormone, l’érythropoïétine, qui stimule la
fabrication des globules rouges. Le sportif dopé à l’EPO dispose alors d’un
plus grand nombre de globules rouges pour transporter l’oxygène jusqu’à ses
muscles lors de l’effort.
Le fumeur est victime d’un effet inverse lorsque l’oxyde de carbone vient
prendre durablement la place de l’oxygène dans l’hémoglobine de ses
globules rouges. Il est privé d’oxygène et en paye les méfaits : essoufflement
qui interrompt l’effort en endurance avant même que la fatigue n’ait le temps
de se manifester, crampes dans les membres…
Quand on sait que dans les grandes épreuves d’athlétisme les 1 500, 5 000
ou 10 000 mètres se jouent parfois sur le fil à la photo-finish on comprend
qu’un déficit en oxygène qui ferait perdre quelques dizaines de mètres
éliminerait du même coup toute chance de médaille pour le fumeur.
Cette baisse de performance est moins visible dans les sports collectifs
comme les sports de ballon où l’effort est partagé dans l’équipe ce qui peut
masquer les défaillances individuelles. Ainsi Johann Cruyff fut 3 fois « Ballon
d’Or » dans les années 70 alors qu’il était fumeur. Sans doute manqua-t-il
l’occasion de l’être plus souvent encore ! Il subit une double opération
cardiaque en 91, échappant de peu à la mort. Il se prêta ensuite à une
publicité où il jonglait 16 fois avec un paquet de cigarettes avant de le botter
en touche.
Autre effet néfaste du tabac : la nicotine accélère le cœur, ce qu’on appelle la
tachycardie. Or l’élévation du rythme cardiaque pendant l’effort ne peut
dépasser une certaine limite. Les champions cyclistes ont un rythme
cardiaque au repos voisin de 35. Ils ont donc une grosse marge de manœuvre
avant de monter à 180 en plein effort. Si la nicotine fait monter le rythme de
départ à 60 ou 80 la réserve de puissance est amputée d’autant et la
performance s’amenuise.